LA LANGUE i Les ÉCRITUREs
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Le japonais s’avère complexe autant au niveau du langage que de l’écriture. Sa maîtrise pourrait être considérée comme un art aussi noble que la calligraphie ou la méditation zen.
LA LANGUE RELATIONNELLE ET CONTEXTUELLE
Déjà, la langue japonaise est un système à trois degrés :
moyen : le cas courant, utilisé pour une personne qu’on rencontre la première fois, avec qui on n’est pas intime mais « notre égale »
moins : utilisé pour quelqu’un de familier (membre de la famille, vieil ami…)
plus : utilisé envers une personne à qui on doit montrer beaucoup de respect
Le niveau choisi par chaque locuteur, qui est obligé de faire un choix avant d’exprimer une forme verbale, se base sur une évaluation de la distance sociale essentiellement envisagée en termes d’association complexe de l’âge, du sexe, de la position sociale, de la nature des interactions précédentes et du contexte. Robert Smith anthropologue
Une autre particularité, c’est qu’on utilise rarement la négation dans la pratique :
Le mot hai, qui signifie « oui » au Japon, peut être pris au sens de « oui », mais il peut aussi signifier n’importe quel degré compris entre « oui » et peut-être « non ». En réalité, il reflète les mots et les intentions de l’autre, et signifie « c’est vous qui savez » ou « c’est vous qui décidez ». On ne doit jamais dire « non » directement au Japon. On doit laisser à l’autre le soin d’identifier les signaux négatifs qui sous-entendent un « oui ». Le mot « non » est beaucoup plus fort qu’en Occident. On ne peut dire non qu’à des amis très proches. Avec les autres, ce n’est possible que très occasionnellement. En disant « non », on écarte toute intimité et communication futures ; cela équivaut à une déclaration de guerre. extrait Énigmatique Japon d’Alan Macfarlane
La parole serait l’art de dissimuler ses pensées ?
l’ECRITURE
L’écriture japonaise, voilà un thème complexe !
J’ai toujours été impressionnée par la mémoire des Japonais et leur capacité à étudier les quatre types d’écritures :
Kanji : idéogrammes originaires de Chine
Hiragana et Katakana : symboles phonétiques typiques japonais, chacun représente une syllabe
Romaji : alphabet latin
En japonais, plusieurs lectures sont possibles :
kun.yomi : lecture par le sens kanji
ou
on.yomi : lecture sino-japonaise censée respecter la prononciation sans tenir compte du sens ce qui permet de transcrire phonétiquement les langues étrangères hiragana et katakana
Les phrases écrites verticalement se lisent de haut en bas et de gauche à droite et celles écrites horizontalement se lisent de gauche à droite. Les pages se lisent par conséquent de droite à gauche.
Si vous êtes passionné par la langue et que vous avez le temps d’étudier, je vous souhaite bon courage pour attaquer kanji, hiragana et katakana.
En tant que touriste par contre, quel soulagement de pouvoir étudier le japonais avec l’alphabet latin romaji ! Je vous conseille d’apprendre quelques mots qui vous seront d’un grand secours au quotidien, surtout si vous aimez l’aventure et préférez emprunter des sentiers non battus. Dans les grandes villes, vous pouvez rencontrer des Japonais qui parlent anglais mais rarement, voire pas du tout, dans les villages et autres coins perdus.
Sur mon site, dans la rubrique Divers > Étudier le japonais j’ai indiqué des livres et les sites web que moi-même j’ai utilisé et testé. Pour les kanji par contre, j’ai établi une petite liste :
JLPT Study
Kanjibox
Wanikan
Applications
Voici un court éclaircissement sur les origines de la langue japonaise et les différents types d’écritures.
KANJI
Les caractéristiques de l’écriture du japonais résultent d’une lente adaptation des caractères chinois kanji aux données propres à la langue japonaise. Les échanges avec le continent qui commencent au début de notre ère s’accroissent à partir du Ve siècle avec l’arrivée de nombreux immigrants qui répandent la pratique de l’écrit. Dictionnaire de la civilisation japonaise HAZAN
Les kanji sont des idéogrammes nés de hiéroglyphes ou de signes indicatifs. Les Japonais ont modifié un peu l’écriture des caractères qu’ils utilisent pour leur valeur phonétique ou leur signification.
De nos jours, il faut connaître 1 945 kanji jôyô-kani dans le cadre de l’usage courant pour l’administration et la presse. Dès la primaire, on étudie pendant 6 ans 1 000 kanji environ, le reste par la suite.
KANA
Kana : signe de l’écriture japonaise qui a une valeur syllabaire.
L’invention des caractères kana est attribuée au moine bouddhiste, poète, linguiste et calligraphe Kûkai (774-835) connu sous le titre posthume de Kobo Daishi « Grand Maître promulguer de la Loi Bouddhique », l’un des patriarches de la secte Shingon-shu « la Vrai Parole » dont le siège est à Koyasan (à lire mon blog 1er voyage). De retour d’un voyage en Chine, Kûkai aurait adapté et simplifié des caractères chinois pour former les man’yōgana, le premier kana au début du IXème siècle.
Cette écriture cursive des kanji, man’yôgana, a été utilisé dans les poèmes anciens de l’anthologie Man’yôshu * puis par les femmes d’où un deuxième nom onna-de (main de femme). Elle donna aussi lieu à des chef-d’œuvre de calligraphie.
Man’yôshu* « recueil de dix mille feuilles » 20 livres, 4 516 poèmes grande anthologie de poèmes compilés par Otomo no Yakamochi vers 760, réussissant des œuvres des poètes de cour aussi bien que de gens ordinaire, paysans et autres. Le Japon Dictionnaire et civilisation de Louis Frédéric.
Les femmes de l’aristocratie Heian se saisissent du langage quotidien et, au moyen de l’écriture nouvelle, composent des textes qui constituent les romans fondateurs de la littérature japonaise. Alors que les moines, les diplomates, les hommes de science, par souci d’élégance, continuent à s’exprimer en chinois, il est de mauvais ton que les femmes usent de cette langue. Le Japon Éternel de Nelly Delay
C’est en simplifiant les man’yôgana, que les Hiragana et Katakana sont nés.
Ce site web apprendre le japonais explique parfaitement quand utiliser l’un ou l’autre.
HIRAGANA
Cette écriture correspond au 46 sons gojuon-zu de la langue japonaise.
KATAKANA
ROMAJI
Un premier système de romanisation des syllabes de la langue japonaise fut inventé au Japon au XVIe par des missionnaires européens.
Il a été modifié à plusieurs reprises mais celui qu’on utilise depuis 1960 a été créé par James Curtis Hepburn, missionnaire américain et médecin (1815-1911) qui vécut au Japon de 1859 à 1892. Il traduisit, avec l’aide d’autres missionnaires, la Bible en japonais et réalisé un dictionnaire anglais-japonais.
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