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mythologie et symboles du Japon

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Chaque culture a sa propre interprétation de la création du monde, de l’origine de l’humanité et du sens de l’existence, qu’elle exprime à travers les mythes. Dans cet article, j’aborde de manière décomplexifié une infime partie de la mythologie relative à la naissance du Japon, puis succinctement les symboles nationaux.

MYTHOLOGIE

Au départ, le ciel et la terre se confondaient, c’était le chaos puis le monde est né par l’intervention des dieux. Les grandes légendes japonaises se rattachent au culte national, le shintô, et à l’histoire du pays qui les situe à « l’époque des Dieux »*. Les faits et gestes des divinités, relatés dans les première Annales de l’Empire, le Kojiki**, formèrent d’abord le répertoire des récitants qui transmettaient les traditions orales. Après avoir cité la divinité, centre de l’univers, et les généalogies célestes, le Kojiki met en scène un couple fraternel, créateur des îles du Nippon. extrait Le Japon, un portrait en couleur Editions Odé

Frère et sœur, Izanagi (celui qui invite) et Izanami (celle qui invite), ont enfanté des divinités et des terres. Nicolas Bouvier, le grand écrivain voyageur, a interprété cela avec humour :
La mer barattée s’épaissit et un grumeau tombé de leur lance forme le premier îlot de la mer Intérieure. Le frère et la sœur s’y posent, ils examinent, elle se fait provocante, et ma foi… ils s’invitent. Dans une auguste union, ils joignent leurs augustes parties et engendrent 3 avortons, car il n’était pas séant que la femme fît ainsi les avances. extrait Japon éditions Les Atlas des Voyageurs

Le Japon n’a donc pas été « créé » mais « procréé » ! Cela expliquerait peut-être pourquoi, avant l’arrivée des Occidentaux à la fin du XIXe,  les Japonais auraient eu une culture déculpabilisée du désir charnel et un érotisme transgressif. Péché, châtiment et enfer… ignorés ! Par la suite, tout a été remis en question, même la nudité, et la répression sexuelle s’est accrue car il fallait suivre le nouveau modèle de la « modernité »…

Mais revenons à nos protagonistes !
A la mort d’Izanami, Izanagi, plein de désespoir, est descendu en Enfer pour convaincre celle-ci de revenir mais elle a refusé. Fou de rage, il est remonté, ôté ses vêtements puis plongé dans la rivière pour enlever l’impureté de la mort. Des gouttes d’eau sont nés Amaterasu Omikami, Kami*** du Soleil et de la Lumière, Tsukuyomi no Mikoto, kami de la Lune et de la Nuit et Susanoo no Mikoto kami symbolisant la tempête et les forces destructrices.

Dans la religion shinto, Amaterasu est la principale divinité Amaterasu-sume-okami  « grande déesse impériale illuminant le ciel ». Elle a établi sa souveraineté à la suite d’une dispute avec son frère Susanoo et a fondé la lignée impériale à travers son descendant, le premier empereur du Japon, Jimmu Tenno (711 av. J-C – 585 av. J-C).

D’ailleurs, le 11 février de chaque année, date à laquelle cet arrière-petit-fils de la Déesse du Soleil accéda au trône, on fête la fondation du pays Kenkoku Kinen No Hi.

Kami no Yo* « l’Âge des Dieux »* où l’homme était pur et les Dieux vivaient dans les montagnes et les arbres.
Kokiji** : Les écritures majeures du shintô, sont Kokiji et le Nihonshoki, chroniques en forme de généalogie qui enregistrent les générations tant divines qu’humaines qui se sont succédées depuis l’Age des Dieux et la création du monde.
Kami*** : dans le culte du Shintô, la religion originelle des Japonais, le mot de kami sert à désigner tous les esprits divins, considérés comme supérieurs à la condition humaine. kami céléstes amasu-kami et terrestres kunitsu-kami. source Japon, Dictionnaire et Civilisation Louis Frédéric

SYMBOLES

Les symboles nationaux sont des supports traditionnels de l’identification collective, des signes d’appartenance. Connaissez-vous ceux du Japon, mis à part les fleurs de cerisier ?

Le drapeau : Hinomaru
Hi no Maru signifie Cercle du Soleil.
Il aurait été créé à l’époque de Kamakura (1185–1333) et utilisé par les guerriers dont le shôgoun Toyotomi Hideyoshi. Puis, par les navires marchands lors de l’époque d’Edo (1600-1868). Le premier navire japonais navigua vers les Etats-Unis en 1860. Le drapeau a été officialisé en 1870 par le gouvernement Meiji.Contenu de la colonne

 

L’hymne national : Kimigayo

Ki mi ga yo : Hymne national du japon
Il a été composé à partir d’un poème tanka de 31 syllabes datant de l’époque Heain (794-1185) extrait du Kokinwashû « recueil de poèmes anciens et modernes » mis en musique par Hayashi Hiromori, et joué pour la première fois lors de l’anniversaire de l’Empereur Meiji le 3 novembre 1880.

Kimi ga yo wa
Chiyo ni Yachi yo ni
Sazare-ishi no
Iwao to narite
Koke no musu made
Puisse votre règne
durer pour mille, huit mille générations
jusqu’à ce que les pierres
deviennent des rochers
recouverts de mousse

Le chrysanthème imperial : Kiku ou kusan

Le mot « chrysanthème » vient du grec ancien et signifie littéralement « fleur dorée » et les Japonais la considère comme la plus noble des fleurs.

C
Depuis un millénaire, les seize pétales dorées de la fleur de chrysanthème sont l’emblème de la maison impériale nippone. Durant les guerres dynastiques  qui commencèrent en 1357 et se poursuivirent pendant 55 ans chaque soldat de la cour du Sud portait un chrysanthème orange comme signe de bravoure. Ryokan éditions Könemann

Septembre est le mois des chrysanthèmes kiku-zuki. Le neuvième jour du neuvième mois, des expositions sont organisées dans tout le pays lors de la fête Kiku no Sekku.

Les Fleurs de cerisier : sakura

La fleur sakura no hana est glorifiée et admirée car pour l’âme et le sens esthétique des Japonais, elle représente la perfection. Elle est depuis toujours une source d’inspiration de milliers de poèmes et le symbole de l’impermanence des choses prônée par la religion bouddhiste. C’est pourquoi, elle a été adoptée comme emblème par les samouraïs dont la vie était tout aussi éphémère que la floraison des cerisiers.

Nous ne vivons que pour l’instant où nous admirons la splendeur du clair de lune, de la neige, des cerisiers en fleurs et des feuilles multicolores de l’érable. Nous jouissons du jour, de l’ivresse du vin, sans nous laisser dégriser par l’indigence qui nous regarde dans les yeux. Emportés par ce courant, telles les citrouilles dans les eaux d’un fleuve, nous ne laissons à aucun moment le découragement s’emparer de nous. C’est ce qu’on appelle le temps qui coule, le monde qui passe.  Asai Ryoi Contes du monde éphémère des plaisirs

Au printemps, lors de la fête de hanami (hana fleur, mi regarder, observer) ou sakurami les Japonais se réunissent débordants de joie sous le poudroiement de pétales de pruniers ume et de cerisiers sakura, assis sur des bâches en plastique bleues, pour pique-niquer, boire, chanter… A la base, hanami était un passe-temps des aristocrates à la cour Heian (794-1185) qui s’est popularisé à partir de l’époque Edo (1603-1868).

Il y a plus de 300 variétés de fleurs qui se divisent en deux groupes : yamazakura (yama montagne) et satozakura (sato villages). Au printemps, tous les moyens de communication, dont Kishocho l’agence de la météorologie nationale, annoncent chaque jour l’avancée du front des fleurs hana-zanzen qui remonte du sud de l’archipel.

Le Faisan : kiji
L’appel de la faisane est utilisé dans la mythologie shinto. La déesse Amaterasu l’a employée en tant que messagère.
L’héritage mondial du Japon

L’héritage culturel et naturel : la liste est bien longue…

Jours fériés