NARUTO
Le matin, avant de quitter TOTO Hotel, j’ai fait connaissance avec un groupe de musiciens français Peine Perdue
Ils ont donné un concert sur une île de Seto Nankai dans le cadre de la Triennale de Setouchi
Ils se sont arrêtés ici par hasard, ils connaissaient vaguement Tadao Ando…
J’ai quitté l’hôtel et son environnement paradisiaque avec des regrets.
Repris un taxi jusqu’à Tsuna Port et de là le bus pour aller à Naruto, sur l’île de Shikoku.
Les deux îles sont reliées par le pont le plus long au monde Akashi Kaikyō qui a coûté la modique somme de 500 milliards de yen !
De ce pont ou d’un bateau, on peut admirer les tourbillons de Naruto – Naruto no Uzushio provoqués par les mouvements de la marée entre la mer Intérieure et l’océan Pacifique. Les courants peuvent générer des tourbillons allant jusqu’à 20 mètres de diamètre pour 1,70 mètre de profondeur et une vitesse de plus de 20 km/h.
Un site web indique l’intensité, le lieu et l’heure exacte à laquelle ils se produisent.
Naruto a été juste une petite halte avant de reprendre la route jusqu’à la vallée d’Iya.
J’ai séjourné à l’Hôtel Naruto Kaigetsu, idéalement situé avec une vue splendide sur le pont et le détroit.
Hôtel Naruto Kaigetsu Narutocho Tosadomariura Fukuike 65-7, Naruto, 772-0053
On accède à la plage via un petit parc. On remarque des petits ilots par-ci par-là.
Le soir, j’ai dîné dans le restaurant d’un autre hôtel de la chaîne Kaigetsu conseillée par le personnel. J’ai découvert le poisson Tai (daurade)
« Au Japon, il y a à peu près 10 sortes de daurades, mais une d’entre elles, la rose (le madaï) est plus populaire. Sa couleur extérieure est rouge et l’intérieur est blanc. Pour les Japonais, cette combinaison de couleurs signifie le bonheur. Ce madaï est donc considéré comme un symbole de bonheur, on le mange surtout lors des fêtes : nouvel an, mariage ou naissance, etc. » source
Restaurant avec vue sur la mer parsemée de petites îles.
Cette ville me rappelle le livre de Harumi Murakami Kafka sur le rivage dont l’action se passe entre autres sur l’île de Shikoku et l’un des personnages principaux s’appelle Naruto.
Que visiter à Naturo ?
https://japan-magazine.jnto.go.jp/en/1504_naruto.html
https://www.vivrelejapon.com/ville-tokushima/naruto-pelerinage-shikoku
https://www.japan-guide.com/e/e7850.html
VALLE D’IYA
De Naruto, j’ai pris le train pour Tokushima puis Oboke, une petite gare où Fumiko-san se tient prête à vous renseigner en anglais sur les nombreux spots de la région.
Il y a très peu d’hébergements dans la Vallée d’Iya par conséquent les prix sont élevés, sans parler des bus et taxis !
J’ai choisi le ryokan Kazuraya avec chambres traditionnelles, onsen et délicieux repas pour sa situation à 5 mn du pont Kazurabashi et de minka Chiiori.
Ryokan Kazuraya78 Nishiiyayamamura Kanjo, Miyoshi, Tokushima 778-0102
Son ermitage la lune, les chrysanthèmes BASHÔ |
Au milieu des montagnes inutile de cueillir des chrysanthèmes ils parfument la source chaude BASHÔ |
Au bout de la tige de l’iris la blancheur crépuscule de printemps SHIKI |
Apprenant son nom de nouveau je regarde Teiji un ami de BASHÔ |
Au pied du pin teinté violet pâle des pensées en fleurs SHIKI |
Lune du soir buste dénudé de l’escargot ISSA |
Rien du tout si ce n’est calme de l’âme et fraîcheur de l’air ISSA |
Ma chambre, un havre de paix !
Elle invite à la contemplation de la nature et à la méditation :
Comme est magnifique par un trou dans la cloison la Voie lactée ISSA |
je prends mon repas en compagnie du liseron du matin BASHÔ |
Les petits déjeuners et les dîners sont un pur plaisir pour les yeux et les papilles.
Ils sont servis dans les règles de l’art par des jeunes filles en kimono.
« Il serait grossier de présenter une table sans tenir compte de l’aspect visuel des plats, de leurs correspondance plastique avec les mets qu’ils contiennent et de leur impact poétique. Plus encore, on doit favoriser l’accord de tous les sens. Par exemple, il est de bon ton de choisir un récipient de verre soufflé, légèrement bleuté, pour contenir des nouilles glacées presque translucides afin d’évoquer en plein été, une cascade ombragée, alors que tinte au vent la clochette aigrelette de la véranda. En automne, on lui préfère un plat en shino gris ou une céramique au tons de terre évoquant le rougeoiement des érables. En hiver, c’est une poterie de Bizen à effet de feu pour donner une impression de chaleur ou un plateau de laque negoro. Au printemps, les baguettes de bambou vert fraîchement coupées jouent avec des laques rouges ou une porcelaine d’Imari pour diner de la gaîté. Dans cette vaisselle de saison et pour universaliser la référence à la nature, les formes doivent rester modestes pour laisser transparaître non pas la virtuosité de l’artisan mais seul l’expo de l’objet. » Aux sources du raffinement japonais de Dominique Buisson
Pont de Kazurabashi et les alentours :
sur le pont en planches suspendu enroulé à nos vies BASHÔ |
La nuit en secret un ver au clair de lune taraude le châtaignier BASHÔ |
Plus blanche que la roche de la montagne rocheuse brise d’automne BASHÔ |
Saule décharné clair ruisseau asséché BUSON |
Quel silence ! imprégnant la roche le cri des cigales BASHÔ |
Un court moment je me recueille près de la cascade BASHÔ |
Depuis que j’ai lu le livre du réputé japonologue américain Alex Kerr Living in Japan j’ai toujours rêvé de me rendre à Chiiori pour admirer la ferme minka qu’il a sauvée de la destruction (située dans la vallée de l’Iya et date de la période Edo). Je suis en contact avec lui depuis 2016.
« Le terme minka, littéralement « maison du peuple », désigne un large éventail d’habitations japonaises – de la résidence du riche marchand à la modeste hutte du paysan. Ce vocable peut aussi s’appliquer aux domiciles des prêtes shinto, des nobles et des samouraïs de rang inférieur et, dans un sens plus large, à toutes les maisons ordinaires hormis celles de la haute société. » Ryokan édition Konneman
Alex Kerr vit à Kyoto depuis +10 ans et restaure des maisons traditionnelles dans des régions reculées du Japon dans le but de raviver l’économie locale et développer un tourisme qui met en avant les riches traditions.
portrait d’Alex Kerr à la gare d’Oboke |
Vous avez la possibilité de séjourner à Chiiori. C’est une expérience à vivre si ça vous tente de dormir avec des inconnus dans la même pièce, sur des futons bien sûr.
c’est le printemps une montagne sans nom dans la brume légère BASHÔ |
descendant un sentier de montagne l’ineffable grâce des violettes BASHÔ |
un moine boit son thé du matin dans la quiétude des chrysanthèmes en fleurs BASHÔ |
Irori et jizai-kagi |
Irori « Il s’agit d’un foyer qui illustre mieux que tout autre ce qu’était autrefois la vie de famille au Japon. Par les froides soirées suivant une journée de travail bien remplie, il n’y avait rien de plus plaisant qu’une bonne veillée autour de l’irori noir de suie. En fait, l’irori sert à la fois de chauffage et de cuisinière. Un système ingénieux pour suspendre la bouilloire au-dessus des braises du foyer exploite l’élasticité jizai du bambou et permet de changer la position de la bouilloire en l’étirant ou le repliant. » We japanese
« Des siècles durant, le jizai-kagi – une sorte de crémaillère confectionnée avec du bois, du métal et du bambou – suspendu au dessus du foyer ouvert (irori) fut une image familière et le point de mire de tous les minka. Suspendu au crochet de la crémaillère : le cha-gama, la bouilloire à thé dont la forme fut spécialement conçue pour la cérémonie du thé à la fin de la période Muromachi (1392-1573). Le tetsubin est une bouilloire en fer ou en porcelaine et il semble d’ailleurs que le fer soit un matériau particulièrement propice au développement de l’arôme subtil du thé. » Ryokan édition Konemann
les montagnes et le jardin aussi s’invitent dans la salon d’été BASHÔ |
« Les maisons n’étaient pas édifiées directement sur le sol mais surélevées de façon à se préserver de l’humidité et favoriser la circulation de l’air. Un système parfaitement agencé de portes coulissantes qui pouvaient d’ouvrir – et même s’enlever – permettaient une répartition flexible de l’espace selon les besoins, pour s’isoler ou recevoir, ainsi qu’une utilisation optimale de la brise pour rafraîchir la maison tout en offrant une vue dégagée sr le paysage verdoyant des environs. Les Japonais qui vivaient en communion avec la nature en vertu de ces principes architecturaux ont développé une une réceptivité particulière à des signes et à des ambiances subtils : aux gazouilles des oiseaux et au bourdonnement des insectes à l’automne, au souffle de la brise à travers les aiguilles de pin, à l’odeur de la terre mouillée après une pluie d’été. Puisqu’il n’y a pas d’animaux sauvages dangereux contre lequel l’homme doit de protéger et que les rares moustiques sont facilement tenues à distance par les moustiquaires, la nature se montre suave, accueillante et irrésistiblement belle. » Ryokan édition Konemann
alentour dans tout ce que le regard croise fraîcheur BASHÔ |
au chêne d’abord je me confie la forêt en été BASHÔ |
le rossignol dans le bosquet de jeunes bambous chante son vieil âge BASHÔ |
Que visiter à Shikoku et la Valée d’Iya :
https://www.japan-guide.com/e/e7825.html
https://www.vivrelejapon.com/ville-tokushima/vallee-iya-shikoku
Spécialités de Shikoku
https://gurunavi.com/en/japanfoodie/2016/04/shikoku.html?__ngt__=TT0f0b2afde008ac1e4aeceftCWvNIEnfnVgYw4gvaTgiX