NETSUKE & SAGEMONO I ACCESSOIRES DU KIMONO
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Le kimono, contrairement au vêtement occidental yôfuku, n’est pas doté de poches. Par ailleurs, le port du sac a été emprunté à la mode occidentale qu’à l’ère Meiji (1868-1912) lorsque le Japon s’ouvrit au monde après plus de deux siècles d’isolement (Sakoku 1633-1854).
Mais avant cela, comment les femmes transportaient donc leurs effets personnels ?
© Bouddha Museum, Netsuke Geisha par Hoyuki
Au début, elles glissaient les objets dans les manches du kimono et sous la ceinture obi puis, à l’époque Muromachi (1336-1573), des accessoires ingénieux et sublimes virent le jour : le nestuske et les sagemono.
NETSUKE
Netsuke est un minuscule objet utilitaire (entre 3 et 8 cm) indispensable au kimono qui retient dans l’obi, avec l’aide d’un bouton coulissant ojime, le cordonnet qui attachent les sagemono « choses qui pendent » (découvrez Kyoto Seishu Netsuke Art Museum !).
Les netsuke, quant à eux, étaient de véritables chefs d’œuvre de sculpture miniature, d’os, de bois précieux, de pierre ou de laque, qui représentaient des sujets divers traités le plus souvent avec humour : des dieux et des déesses de la mythologie japonaise, des personnages célèbres ou encore des animaux, avec une préférence pour ceux du signe du zodiaque. Exécuté le plus souvent sur commande, chaque netsuke était une pièce unique. extrait Kimono d’art et de désir, Aude Fieschi, Editions Picquier
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Le port du netsuke s’est répandu à l’époque Edo. Plus de 3000 artistes ont été répertoriés ! Leurs créations matérialisaient l’imaginaire des Japonais et exigeaient un sens raffiné de la beauté et une technique artisanale d’une grande méticulosité.
L’aspect le plus frappant des arts nombreux de la période d’Edo est l’intérêt méticuleux avec lequel les Japonais scrutèrent tous les aspects de la nature à la recherche des sujets. Il semble qu’aucun objet, animé ou inanimé, n’ait été trop banal pour devenir le thème d’un minuscule chef d’œuvre. Le goût inné et les normes élevées des artisans pendant ces siècles n’ont jamais été égalés dans aucun autre pays. extrait L’art dans le monde – Japon, Peter C Swann, Edition Albin Michel
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Depuis Meiji, les netsuke et les estampes sont très prisés par les collectionneurs occidentaux qui savent reconnaître leur valeur artistique.
Les katabori-netsuke sont les plus recherchés car ce sont souvent des magnifiques œuvres d’art miniature, représentant soit des masques (de Nô ou de Gigaku) ; des animaux, des personnages de légende, parfois des végétaux, des fleurs, ou des fruits, des poissons et crustacés par exemple. L’imagination des sculpteurs de netsuke (qui étaient parfois aussi des des peintres ou des graveurs sur métal) ne connut pas de bornes. extrait Le Japon, Dictionnaire et civilisation, Louis Frédéric
© Kyoto Seishu Netsuke Art Museum
SAGEMONO
Les sagemono impressionnent par leurs décorations d’un raffinement extrême. Preuves en images !
>> les bourses kinchaku littéralement « attaché à la ceinture »
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![]() © Fine Japanese Kinchaku Purse With Kagamibuta Netsuke, 1900 |
>> hakoseko est un petit sac à main porté par une mariée ou des filles lors de la fête des filles au Japon hina matsuri littéralement « fête des poupées » qui a lieu le 3 mars de chaque année.
© North West Museum Gift of the Yoshitoku Corporation and the Tokushima Prefecture Museum
>> le nécessaire à fumer (kiseru zutsu étui à pipe, tabako-ire blague à tabac)
Longue pipe, à petit fourneau (ganbuki) et embouchure (suikochi) en métal, dont le tuyau rat était en général fait de bambou importé de Laos. A l’époque d’Edo elle était utilisé par ls hommes aussi bien que par les femmes qui utilisaient, pour garder le tabac et recueillir les cendres , une boite spéciale appelée tobako-bon. extrait Le Japon,Dictionnaire et civilisation, Louis Frédéric
![]() © Met Museum, Pipe and Pipe Case with Tobacco Pouch |
![]() © Bohams, A tabako-ire, a kiseru-zutsu and a kiseru by Myoju, 19th
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>> les instruments de calligraphie portable yatate
Le yatate est un nécessaire portable pour écrire. Il était utilisé par toutes les classes de la société et par les deux sexes. Il est constitué d’un compartiment contenant un coton imbibé d’encre et d’un étui pinceau (et éventuellement d’un coupe-papier, boulier, compas,…).
Yatate signifie littéralement « Support pour flèches » (Ya
« flèches », Tate « support ». L’origine de ce nom a donné lieu à différentes explications mais la plus communément admise est la suivante :
Autrefois, il était de tradition pour les samurai de transporter dans leurs carquois : la pierre à encre, l’encre et les pinceaux. Ils les utilisaient pour écrire les lettres à leur famille, pour prendre des notes sur le déroulement des batailles et pour rédiger des poèmes. Cet art était très à la mode à la cour et chez les combattants. La pierre à encre, transportée dans le carquois était appelée « Yatate no suzuri ». Le mot yatate est une abréviation du mot yatate no suzuri.
On ne sait pas bien à quelle époque le yatate a pris cette forme portable telle que nous le connaissons mais des descriptions relevées dans les livres montrent le port du yatate à la ceinture dès le début de l’époque EDO.. extrait Association Franco Japonaise Paris – Bulletin – N°150
![]() © Espace Quatre, Yatate en bois de cerf imitant un tanto et un inro |
© Association Franco Japonaise Paris – Bulletin – N°150, Yatate avec pinceau et couteau par Kajikawa |
>> inrô porté par les hommes, est une boîte comportant une ou plusieurs cases, destinée à l’origine à contenir le sceau personnel avec la pâte vermillon puis des médicaments.
Pour en savoir plus, lire cet article publié sur Tokonoma magazine en ligne portant sur les arts et les cultures de l’Asie et de l’Extrême-Orient : INRŌ : ÉCHANTILLON DU RAFFINEMENT JAPONAIS
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Visitez virtuellement à 360 ° le Kyoto Seishu Netsuke Art Museum
@ Kyoto Seishu Netsuke Art Museum