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FUKUOKA I KYUSHU

FUKUOKA, préfecture Fukuoka, île de Kyūshū

Anecdotes du jour :

Dans le train vers Fukuoka, j’ai dit au contrôleur que la clim était un peu froide. Il est parti puis revenu me dire qu’il a augmenté la température de 1°C.

A l’un des arrêts, tout le monde se lève mais personne ne descend ! Mon regard dérouté croise celui d’une fille devant moi. Elle me montre aussitôt que je dois tourner les fauteuils avec mon pied grâce à une pédale, car le train allait changer de sens. Parfaite invention pour les personnes qui ont la nausée en marche arrière ! J’ai déjà vu les nettoyeurs faire cela avant le départ du train. Pour voir le nettoyage d’un train en 7 minutes consultez la vidéo :

Fukuoka m’a accueillie avec un ciel lourd, couleur gris japonais. J’ai loué un appartement dans Résidence Hotel Hakata 20 dans la quartier Tenjin.

Murs et sols abîmés, ménage sommaire… j’ai été choquée ! Changé de chambre le dernier jour, plus petite et en meilleur état, mais… on a refusé de garder la valise, il fallait faire le check-out à 10h, laisser la valise dans une consigne à la station de métro et refaire le check-in à 15h !

Par contre, lit propre, vue spectaculaire, quartier joyeux et magnifique, ce qui a sauvé le séjour.

Le premier jour, en attendant le check-in de 15h, j’ai déjeuné près de l’hôtel au Cafe Bar Zen, un délicieux karē, curry japonais.

karē
différent du curry indien et très populaire au Japon, il a été introduit à la fin de l’ère Meiji (fin du XIXe siècle) par les Britanniques et les Indiens. Le curry japonais est devenu un plat très apprécié et a évolué pour s’adapter au goût japonais : plus doux et légèrement sucré.
Anecdote du jour :

Dans le café, il y avait trois drôles de types, la soixantaine, cheveux décolorés, antipathiques, aucune salutation ni à l’arrivée ni au départ. Un peu louches…

Le soir,  j’ai cherché un bar pour boire un whisky japonais et je suis tombée sur Jazz & Coffee JAB

Ce fut magique ! Un retour dans le passé, je dirais les années 50-60. Un Monsieur d’un certain âge, passionné de vinyle de jazz, et peut-être ancien musicien, tenait ce café où on donne des concerts de jazz.

Pas de whisky japonais, alors j’ai bu une bière japonaise Ebisu. Deux clients « joyeux » m’ont posé plein de questions avant de partir. Il restait ma voisine, une dame très élégante qui lisait avec passion. J’ai passé un moment inoubliable dans ce décor et ambiance caressante, bercée par le jazz.

En partant, le patron m’avait conduite à la porte, et ne m’a pas quittée des yeux jusqu’à ce que je disparaisse de sa vue. On appelle cette coutume : omiokuri.

omiokuri
Le terme « みおくり » miokuri signifie « accompagner quelqu’un jusqu’à son départ » ou « voir quelqu’un partir ». Cette expression peut être utilisée dans divers contextes, que ce soit pour accompagner quelqu’un à la gare, à l’aéroport, ou tout simplement pour le voir quitter un endroit. Elle est souvent associée à des sentiments de gentillesse, d’attention et de considération envers la personne qui part.

Il était temps de dîner, je suis rentrée chez Roddi
Quel spectacle la cuisson des viandes sur le gril ! Les gestes du jeune cuisinier démontraient sa passion et sa patience.

>> VIDEO 1 _ RODDI FUKUOKA

>> VIDEO 2 _ RODDI FUKUOKA

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Mercredi 13.12.2023

Le soleil m’a accompagnée toute la journée pour mes promenades. J’ai commencé par le temple shintō Kushida situé dans le quartier de Hakata. Fondé en 757, le sanctuaire est dédié à trois divinités, dont la principale est Amaterasu, la déesse du soleil. Le festival qui lui est associé, Hakata Gion Yamakasa, a lieu en juillet : des équipes locales portent des chars massifs appelés yamakasa à travers la ville lors d’une course appelée oiyama, où elles rivalisent pour terminer le parcours le plus rapidement possible.

Après, je me suis rendue au parc Ōhori et son lac, situé au cœur de la ville, qui offre un équilibre agréable entre la nature et la culture traditionnelle. Ouvert depuis 1929, il est réputé pour ses jardins, ses ponts, ses pagodes et ses zones de repos. J’ai profité de pic-niquer, puis de visiter le jardin du pavillon de thé Rakusuien qui malheureusement était fermé ce jour là. Ici, on a la possibilité d’expérimenter la cérémonie du thé dans un cadre paisible.

Au bord su lac, il y a aussi Art Museum.  A visiter !

Anecdote du jour :

J’ai vu un poisson agonisant dans un fossé avec peu d’eau. J’ai essayé de le sauver mais sans succès, avec le soutien d’un couple qui m’a aidée à remonter… En marchant, j’ai réalisé que plusieurs poissons étaient dans la même situation. Et voilà, l’arrivée d’une mini-camionnette avec le commando de « secours » équipé de seaux et d’épuisettes. Il n’y pas de sot métier ! Le sauvetage des poissons égarés du lac est leur mission quotidienne !

Par la suite, direction Fukuoka Tower, symbole emblématique de la ville, située à Momochihama, Sawara-ku. Conçue par l’architecte japonais Tachū Naitō en 1989, elle mesure 234 m de hauteur, une structure extérieure en treillis d’acier blanche et bleue. Son observatoire offre une vue panoramique impressionnante sur la ville et ses alentours. En bas de la tour, il y a le parc Momochi Seaside Park.

>> VIDEO _ FUKUOKA TOWER

De retour dans mon quartier Tenjin, j’ai fait une halte chez Acros Building, un complexe architectural conçu en 1995 par l’argentin Emilio Ambasz. Sa particularité est son « Mur Vert », une façade verdoyante sur toute la hauteur du bâtiment, créant un effet de jardin vertical composé de plus de 35 000 plantes de différentes espèces, ce qui non seulement crée une esthétique unique mais contribue également à la purification de l’air. Il comporte un complexe polyvalent avec des espaces de bureaux, des installations commerciales, des salles de conférence et des espaces d’exposition.

J’y ai découvert la boutique Saza qui propose des thés et des accessoires pour les préparer. Incontournable !

J’ai acheté du thé vert de la région de Yame yamecha aux notes végétales délicates. Ses feuilles sont souvent cultivées à l’ombre pendant une courte période avant la récolte, ce qui contribue à une saveur moins amère et les techniques de production sont traditionnelles et artisanales. Acheté aussi du chocolat au matcha. Le matcha a une saveur riche et umami, avec des notes végétales et une légère amertume. Sa qualité peut varier, allant du matcha de qualité cérémoniale utilisé lors des cérémonies du thé qui célèbre la préparation et la dégustation de manière rituelle., au matcha de qualité culinaire employé dans la cuisine et les boissons.

matcha
Il est traditionnellement produit à partir de feuilles de thé de la variété Camellia sinensis, spécialement cultivées pour cette utilisation. Environ 20 à 30 jours avant la récolte, les plantes de thé sont ombragées à l’aide de nattes ou d’écrans pour augmenter la teneur en chlorophylle et en acides aminés dans les feuilles. Les feuilles de thé les plus tendres sont récoltées à la main car elles ont une saveur plus douce et une texture plus fine, puis immédiatement cuites à la vapeur pour arrêter la fermentation. Cette étape est cruciale pour préserver la couleur verte vibrante et la saveur caractéristique du matcha. Après, les feuilles sont séchées à l’air ou mécaniquement par air chaud. Une fois séchées, les feuilles sont moulues en une fine poudre à l’aide de meules en pierre jusqu’à obtenir une texture ultra fine. On comprend mieux le prix élevé du matcha.
umami
5ème sens gustatif, avec les sucré, salé, amer, et acide. Les plats les plus typiquement umami sont la soupe miso et toutes les préparations faites avec le fond de bouillon dashi.

À la R E C h E R C h E du goût u m a m i — u m a m i et C O N d I m E N T S f E R m E N T É S — entourés de mers de tous bords, les Japonais utilisent l’algue kombu depuis les temps anciens pour confectionner le dashi, un bouillon traditionnel servant de base pour de nombreux plats japonais. Les Japonais connaissaient par expérience depuis très longtemps l’existence d’un agent de sapidité dans le kombu. Un autre ingrédient du bouillon dashi, si important dans la cuisine japonaise, est le katsuobushi, ou bonite séchée, connu comme étant l’aliment fermenté le plus dur et solide du monde. Le katsuobushi est de la chair de bonite, qui est bouillie, fumée et séchée, puis fermentée et séchée de nouveau au soleil. notamment sous l’influence du bouddhisme, les Japonais préfèrent depuis longtemps le poisson à la viande dans leur alimentation courante, et cette culture alimentaire a favorisé le développe- ment d’un goût umami exquis et délicat à base de produits marins ou de champignons shiitake séchés. au Japon, où il fait chaud et humide, les produits alimentaires fermentés et les condiments, qui produisent des substances umami telles que l’acide glutamique, ont été développés en utilisant l’effet des microbes. Le code de Taiho, promulgué en 701, fait déjà mention de la fabrication du kokubisho, un produit fermenté composé de céréale et de sel. Il est considéré que c’est l’ancêtre du miso et de la sauce de soja, des condiments fermentés japonais typiques, produits à partir du soja et du blé. extrait Nipponica n°8/2012

Le soir, j’ai demandé conseil dans un café où déguster la spécialité de la région, le Tonkotsu Ramen, et on m’a dirigée vers un lieu populaire Ikkoushou. La soupe se caractérise par sa base de bouillon riche et épaisse, élaborée en faisant cuire à feu vif des os de porc (généralement du pied de porc) pendant une longue période. Cette méthode de cuisson donne au bouillon une saveur profonde, souvent accompagnée de morceaux de porc fondants. Elle état bien riche, impossible de finir le bouillon.

Anecdote du jour :

Dans les restaurants, on met à votre disposition des sacs en tissu ou de boîtes pour mettre vos affaires… et éviter le plus possible les odeurs de cuisine.

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Jeudi 14.12.2023

Comme j’adore les chats j’ai exploré l’île des chats Ainoshima « Cat Heaven Island ». Débarquée du ferry avec le soleil mais la pluie est arrivée sans crier gare et les chats se sont enfuis ! Seuls, les plus courageux ont eu la gentillesse de m’accueillir. Outre les chats, Ainoshima offre un environnement naturel paisible. L’île dispose de sentiers de randonnée, de plages et elle est entourée par de belles eaux marines.

Anecdote du jour :

Les habitants de l’île sont distants. Une dame a même refusé que je photographie son jardin composé juste d’un pin et d’un arbre aux fruits rouges. Je garde en mémoire ces deux magnifiques arbres qui formaient « un couple ». Pourquoi j’ai demandé l’autorisation !? J’aurais pu voler…. au moins une image.

Une fois revenue à Fukuoka, j’ai cherché désespérément le bar à whiskys japonais Hearts Fields

Un garçon m’a accompagnée, tellement c’était difficile de le trouver car l’accès est discret, il faut descendre dans un sous-sol, via des escaliers extérieurs.

François Simon (critique gastronomique, journaliste TV et écrivain voyageur) décrit tellement bien l’aventure pour trouver un bar sur son compte Instagram. Je l’adore depuis toujours !

Du whisky à gogo (attention toutefois au prix des purs maltes), ambiance cosy « british » et du bon jazz. Le propriétaire du bar Yuji, adorable, très communicatif, on a échangé sur les whiskys et nos chanteuses de jazz préférées. Mon jeune voisin par contre n’a pas osé me parler avant d’avoir bu quelques verres : les langues se délient avec les breuvages…

>> VIDEO _ HEARTS FIELDS

J’avais du mal à quitter le lieu, jusqu’à l’arrivée de quatre individus qui ne m’inspiraient pas confiance… Yuki m’avait conseillée de dîner chez Shokujiya Yayuyo, une cuisine locale exquise, composée de plusieurs petits plats.