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KYOTO I HONSHĆȘ

Kyoto, ßle de Honshƫ

Kyoto est la ville oĂč le passĂ© et le prĂ©sent se confondent.extrait Aventure Japon de Robert Guillain

Mardi 25.12.2023

Quitté Kyushu pour Kyoto, en shinkansen, le trajet a duré environ 8 heures.

Je porte Kyoto dans mon cƓur depuis mon premier voyage en 2012 car elle est le berceau de l’art et des traditions esthĂ©tiques, le centre spirituel et mystique.

DĂšs que j’ai la possibilitĂ©, j’y retourne car ici l’enchantement m’enveloppe Ă  chaque pas, grĂące Ă  son Ă©lĂ©gance, sa simplicitĂ© et sa pointe d’ascĂ©tisme.

AustÚre, élégante, mais spectrale. On ne serait pas trop surpris au réveil de ne plus la retrouver.
Nicolas Bouvier

Cette fois-ci j’ai dormi Ă  l’hĂŽtel Via Inn Kyotoeki Hachigoguchi

Le soir, dßné dans le quartier, dans un petit izakaya familial Masu Masu Hanjo

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Mercredi 26.12.2023

Le matin, buffet japonais Ă  l’hĂŽtel. Ah quel Ă©merveillement : la belle vaisselle et le thĂ© d’Uji …j’Ă©tais bien Ă  Kyoto.

Journée promenade improvisée et emplettes.

D’abord, la papeterie Kyukyudo qui existe depuis 1663 ! Quel raffinement, difficile de choisir ! Au Japon, la papeterie est souvent associĂ©e Ă  des designs subtils et Ă©lĂ©gants. Des stylos, des carnets, des encreurs et des accessoires de bureau sont crĂ©Ă©s avec une attention particuliĂšre aux dĂ©tails. Certaines marques japonaises sont renommĂ©es pour leur qualitĂ©, leur esthĂ©tique et leur artisanat.

papier et papeterie
La tradition du papier et de la papeterie occupe une place importante dans la culture japonaise, avec une longue histoire qui remonte Ă  des siĂšcles.

washi :  c’est un papier japonais traditionnel fabriquĂ© Ă  partir de fibres vĂ©gĂ©tales, gĂ©nĂ©ralement du mĂ»rier. Il est reconnu pour sa texture dĂ©licate, sa durabilitĂ© et son Ă©lĂ©gance. Il est utilisĂ© dans de nombreux domaines, de l’art et de l’artisanat Ă  la calligraphie.

shodo : la calligraphie est une forme d’art qui utilise souvent du papier de qualitĂ© supĂ©rieure.

origami : l’art du pliage du papier pour crĂ©er des formes diverses, est Ă©galement une tradition populaire au Japon.

chiyogami est un papier dĂ©coratif japonais traditionnel imprimĂ© avec de beaux motifs et yuzen est une technique de teinture utilisĂ©e pour crĂ©er des motifs colorĂ©s et complexes sur le tissu et le papier. Ces deux techniques sont souvent employĂ©es dans la fabrication de papeterie artistique et de cartes de vƓux.

La cĂ©rĂ©monie du thĂ© japonaise chanoyu ou sado est une pratique culturelle qui valorise la simplicitĂ©, l’harmonie et l’apprĂ©ciation esthĂ©tique. Les ustensiles de la cĂ©rĂ©monie du thĂ©, y compris les papiers utilisĂ©s pour la calligraphie et l’emballage des cadeaux, sont choisis avec soin pour reflĂ©ter ces valeurs.

[su_quote]Nous aimons tant les matĂ©riaux fragiles, la terre, le bois, le papier, que je me demande si la conception japonaise de la vie ne repose pas sur l’idĂ©e de friabilitĂ©. [/su_quote]extrait Un automne Ă  Kyoto de Corinne Atlan

A midi, mangé le meilleur onigiri de ma vie chez Gochisouyakimusubi onimaru

onigiri
C’ est une spĂ©cialitĂ© japonaise qui consiste en une boulette de riz gĂ©nĂ©ralement en forme de triangle ou de boule, souvent enveloppĂ©e dans une feuille d’algue sĂ©chĂ©e et salĂ©e nori. L’intĂ©rieur de l’onigiri peut ĂȘtre fourrĂ© avec diffĂ©rentes garnitures, telles que du poisson, des lĂ©gumes marinĂ©s, des fruits de mer, ou mĂȘme des ingrĂ©dients plus occidentaux comme du poulet ou des saucisses. Souvent consommĂ©es comme collation ou repas rapide ou un Ă©lĂ©ment courant des bentos, les boĂźtes-repas japonaises.

Pour en savoir plus sur le riz et les sushis, je vous invite Ă  lire mes articles :

2/2022 SUSHI  I   SYMBOLE DE L’IDENTITÉ NATIONALE
3/2022 LE RIZ  I  REPRÉSENTATION  SYMBOLIQUE ET CULTURELLE

Par la suite, courte exploration de la librairie Kyoto Tsutaya Books.

Puis direction Gion, oĂč j’ai fait une halte par curiositĂ© au cafĂ©/boutique AgnĂšs b dans une maisons traditionnelle machiya. A l’étage, une magnifique piĂšce avec tatami et des fenĂȘtres shoji.

machiya
La façade avant de la machiya est souvent Ă©troite, mais la maison peut s’Ă©tendre en profondeur. Cela est dĂ» Ă  la façon dont les taxes Ă©taient historiquement calculĂ©es en fonction de la largeur de la façade. En raison de leur structure allongĂ©e, elles peuvent avoir des puits de lumiĂšre au centre pour apporter de la lumiĂšre naturelle Ă  l’intĂ©rieur de la maison.

tatami : sont utilisĂ©s comme surface de sol dans les maisons japonaises traditionnelles, appelĂ©es washitsu, ainsi que dans certaines salles de thĂ© et d’autres espaces traditionnels. Pour tout savoir, je vous invite Ă  lire mon article 1/2022 TATAMI  I  SYMBOLE DE L’HABITAT NIPPON

shoji est un Ă©lĂ©ment architectural traditionnel qui dĂ©signe des paravents ou des cloisons coulissantes. UtilisĂ©s aussi pour crĂ©er des fenĂȘtres ou des parois de fenĂȘtre. Le panneau en papier washi permet Ă  la lumiĂšre de filtrer Ă  travers, crĂ©ant ainsi une ambiance douce et lumineuse tout en prĂ©servant l’intimitĂ©. Pour en savoir plus, je vous invite Ă  lire mon article : 2/2021 Mon premier contact avec le Japon traditionnel

J’ai savourĂ© un dĂ©licieux bordeaux sous le regard mĂ©dusĂ© d’une belle jeunesse (la seule Ă  boire de l’alcool Ă  midi !)

Par la suite, promenade dans le parc Maruyama que j’ai dĂ©jĂ  visitĂ© lors de mon premier voyage en 2012. C’était la saison des cerisiers en fleurs hanami, je n’oublierai jamais l’ambiance joyeuse et le vieux cerisier pleureur, appelĂ© shidarezakura.

De lĂ , direction quartier Ponto-cho, un autre royaume des nuits voluptueuses avec Gion.Il Ă©tait tĂŽt, pas encore 17h, donc je n’ai croisĂ© cette fois-ci aucune maiko ou geiko (nom de geisha Ă  Kyoto).

maiko ou geiko (geisha)
une maiko est une apprentie geisha qui se distingue par son apparence plus voyante et son statut en formation, tandis qu’une geiko est une geisha (gei culture sha personne) pleinement qualifiĂ©e, plus expĂ©rimentĂ©e et dont l’aspect est gĂ©nĂ©ralement plus sobre. Les deux jouent un rĂŽle important dans la prĂ©servation des traditions artistiques et culturelles japonaises. Pour en savoir plus, je vous invite Ă  lire mes huit articles sur le kimono. Puis, voir la sĂ©rie de Kore-Eda Makanai pour comprendra la vie des maiko Ă  Kyoto

Au petit matin
une femme retient un homme
avec grùce et délicatesse

Bashƍ

Je me suis laissĂ©e perdre dans les rues Ă©troites, sinueuses, jalonnĂ©es de maisons traditionnelles, paisibles sans touristes, jusqu’à la disparition de la lumiĂšre du jour.

Il est des nuits du Japon inoubliable. S’Ă©veiller au cƓur de la nuit, Ă  ces heures oĂč le monde est suspendu entre deux nĂ©ants, oĂč l’aube mĂȘme semble une chimĂšre et entendre Ă  travers les minces parois de boiset de papier qui sĂ©parent de la rue mais n’en isolent pas, un passant en geta !  ! Kara-koro, kara-koro, kara-koro, le son est musical, un chant qui s’annonce de trĂšs loin ; les maisons rĂ©sonnent comme des caisses harmoniques, la rue devient un vibrant instrument. extrait Japon de Fosco Maraini

geta
Les geta sont un type de sandales portĂ©es avec un kimono ou d’autres vĂȘtements traditionnels. Elles sont caractĂ©risĂ©es par leur semelle en bois surĂ©levĂ©e, souvent soutenue par deux blocs appelĂ©s ha sous la semelle. et sont maintenues aux pieds Ă  l’aide d’une laniĂšre en tissu appelĂ©e hanao.

RentrĂ©e dans un cafĂ©, Sfera Cafe DoNg Kyoto oĂč j’ai dĂ©couvert la biĂšre artisanale de Kyoto, aux saveurs fruitĂ©es, exquise. Une dĂ©co minimaliste aux teintes chaudes et une dĂ©couverte : le musicien Gak Sato.

En sortant du café, je suis passée devant un restaurant spécialisé en poisson fugu, une sorte de poisson-globe.

fugu
C’est un poisson japonais connu pour ĂȘtre dĂ©licieux, mais aussi pour ĂȘtre potentiellement mortel s’il est mal prĂ©parĂ©. MalgrĂ© les risques, le fugu est considĂ©rĂ© comme une dĂ©licatesse dans la cuisine japonaise. Les chefs de fugu doivent suivre une formation spĂ©ciale et obtenir une certification pour ĂȘtre autorisĂ©s Ă  prĂ©parer ce poisson. Le foie, les ovaires et certaines parties de la peau du fugu contiennent une toxine appelĂ©e tĂ©trodotoxine, qui peut ĂȘtre mortelle en cas d’ingestion. En raison de cette toxicitĂ©, la prĂ©paration du fugu est strictement rĂ©glementĂ©e au Japon.‹‹Le fugu est prĂ©parĂ© de diffĂ©rentes maniĂšres, notamment en sashimi (tranches fines de poisson cru), en soupe, ou encore en ragoĂ»t. Le fugu sashimi est particuliĂšrement prisĂ© pour sa texture dĂ©licate.
La saison du fugu au Japon est gĂ©nĂ©ralement en hiver, de novembre Ă  mars. Pendant cette pĂ©riode, le fugu est le plus frais et donc considĂ©rĂ© comme plus sĂ»r Ă  consommer.‹

Eh ! Je respire.
Pourtant hier j’ai mangĂ©
de la soupe de poisson-globe

Bashƍ

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Jeudi 27.12.2023

AussitĂŽt rĂ©veillĂ©, partie Ă  la dĂ©couverte du jardin botanique de l’UniversitĂ© de Kyoto, « Kyoto University Botanical Garden » Kyoto Daigaku Shokubutsuen.

Il a Ă©tĂ© crĂ©Ă© en 1924 et appartient Ă  l’UniversitĂ© de Kyoto. Il sert Ă  la fois de lieu de recherche pour les Ă©tudiants et les chercheurs en botanique et de lieu de loisirs pour le grand public. Il abrite une vaste collection de plantes, y compris de nombreuses espĂšces indigĂšnes du Japon, ainsi que des plantes provenant d’autres rĂ©gions du monde. Les visiteurs peuvent explorer diffĂ©rentes sections, telles que des jardins de rocailles, des serres, et des zones spĂ©cifiques dĂ©diĂ©es Ă  des types de plantes particuliers.

Par chance, c’était le dernier jour de l’annĂ©e pour visiter la serre !

A cĂŽtĂ©, il a le Garden of Fine Art construit par l’architecte Tadao Ando. Je l’ai visitĂ© en 2012.

J’ai voulu visiter aussi Shibori Museum mais il Ă©tait fermĂ© malheureusement, l’unique musĂ©e au monde sur la teinture.

Je vous invite Ă  regarder les vidĂ©os sur quelques techniques site web. C’est Ă  la fois passionnant et impressionnant !

Déçue, j’ai pris la direction Kawaramachi Station pour me consoler chez KoĂ© Donuts oĂč les beignets sont Ă©laborĂ©s sur place et sur la base de trois mots clĂ©s : biologique, d’origine naturelle et produit locaux.

On doit la conception du magasin Ă  l’architecte Kengo Kuma. Le thĂšme du dĂ©cor est « un espace de paniers en bambou conduisant Ă  l’intĂ©rieur ». Pas moins de 572 piĂšces en tressage hexagonal traditionnel, rĂ©alisĂ©es avec du bambou d’Arashiyama (Kyoto) ont Ă©tĂ© utilisĂ©es pour crĂ©er cet espace apaisant en forme de coupole. extrait Pen-magazine

C’est le titre de la boite
j’ai toujours aimĂ© les crĂ©ations de Kengo Kuma que je vous invite Ă  dĂ©couvrir ICI. Il accorde une grande importance au contexte local de ses projets. Que ce soit dans le choix des matĂ©riaux, l’orientation du bĂątiment, ou la maniĂšre dont il s’intĂšgre dans la communautĂ©, ses crĂ©ations cherchent Ă  respecter et Ă  cĂ©lĂ©brer l’identitĂ© du lieu. Ces Ă©lĂ©ments combinĂ©s font de lui un architecte qui explore la modernitĂ© tout en prĂ©servant et en cĂ©lĂ©brant les traditions, avec une attention particuliĂšre portĂ©e Ă  l’harmonie entre l’architecture, la nature et la culture locale.

Par la suite, promenade improvisée avant le retour dans le quartier de la gare. Je tenais à boire un whisky de Kyoto au bar Sky Lounge Kuu dans la Tour de Kyoto. Aucun touriste ! Vue nocturne sur toute la ville, bonne musique, ambiance relaxante, que demander de plus ?!

Des montagnes ferment son noble rectangle sur quatre cĂŽtĂ©s. Des forĂȘts traĂźnent jusqu’Ă  ses bords leur manteau de velours ver foncĂ©. Elle repose sur deux torrents, dont les noms portent encore l’Ă©cho des anciennes parties de chasse impĂ©riales : la riviĂšre Canards et la riviĂšre des Faucons. Cette ville a fait alliance avec la nature. extrait Aventure Japon de Robert Guillain

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Vendredi 28.12.2023

Réveillée avec le désir de retourner à Daitoku-ji, le temple de la grande vertu appelé aussi « Mt.Ryuho-zan » Montagne du trésor du dragon, fondé au début du XIVe siÚcle, complexe de temples zen bouddhiques, sur les traces de mon cher Nicolas Bouvier (1929-1998) écrivain, photographe et voyageur suisse.

Daitoku-ji est l’un des principaux centres de l’Ă©cole de pensĂ©e Rinzai du bouddhisme zen et se compose de plusieurs sous-temples, chacun ayant sa propre histoire et son propre caractĂšre distinctif. Certains de ces sous-temples sont ouverts au public, offrant aux visiteurs l’occasion de dĂ©couvrir l’architecture, les jardins zen et les Ɠuvres d’art.

La pensée Rinzai
C’est une Ă©cole du bouddhisme zen japonais, introduite par le moine chinois Linji Yixuan au IXe siĂšcle. Elle met l’accent sur la mĂ©ditation assise zazen et utilise des Ă©nigmes paradoxales appelĂ©es koans pour provoquer une comprĂ©hension intuitive. La transmission directe de l’esprit entre le maĂźtre et l’Ă©lĂšve est un Ă©lĂ©ment clĂ©, tout comme l’importance du rĂŽle du maĂźtre roshi. La pratique zen Rinzai cherche Ă  rĂ©aliser l’Ă©veil subit et encourage l’intĂ©gration de la pleine conscience dans la vie quotidienne.

J’ai trouvĂ© ouvert que Daisen-in  l’acadĂ©mie des grands immortels qui a Ă©tĂ© fondĂ© en 1509 par le moine zen Daishokokushi Kogaku Soko Zenji. mais on dit que c’est le moine Sƍami qui dessina cet ensemble.

Autour d’un bĂątiment, dont la construction commence donc en 1509, le peintre jardinier (et philosophe) dĂ©veloppe quatre espaces illustrant chacun un thĂšme : le fleuve impĂ©tueux de la vie qui commence, le passage d’une Ă©tape (qui symbolise une porte) conduisant Ă  la tortue (emblĂšme de la terre) remontant le courant, tandis qu’n « bateau d trĂ©sor » le descend ; puis une mĂšre intĂ©rieure ; et enfin le grand ocĂ©an : une veste Ă©tendue de calme et de sĂ©rĂ©nitĂ© qui scandent seulement deux petits monticules de graviers et un arbre, symbole de celui de l’Ă©veil, sous lequel le Bouddha trouva la sagesse ; ce dernier jardin marque l’Ă©tape ultime et apaisĂ©es de la vie terrestre des individus. extrait Jardins japonais de Danielle Elisseeff[/su_quote]

C’est le titre de la boite
Sƍami (1455-1525) Ă©tait un moine, artiste et jardinier japonais associĂ© au bouddhisme zen pendant l’Ă©poque de Muromachi. Il Ă©tait rĂ©putĂ© pour ses talents artistiques dans la peinture Ă  l’encre et la calligraphie, contribuant au dĂ©veloppement du style artistique de l’Ă©cole Kanƍ. Il Ă©tait Ă©galement impliquĂ© dans la conception de jardins secs conformes Ă  l’esthĂ©tique zen et il a collaborĂ© avec le maĂźtre de thĂ© Sen no RikyĆ« (1522-1591) , influençant ainsi le dĂ©veloppement de la cĂ©rĂ©monie du thĂ© au Japon.

Malheureusement, on en ressort frustrĂ©s car il est interdit de photographier la moindre parcelle. Avant de partir, j’ai Ă©changĂ© avec Soen Ozeki, le prĂȘtre responsable du temple et auteur de nombreux Ă©crits bouddhistes et j’ai bu un matcha prĂ©parĂ© avec soin.

C’est Ă  Daitoku-ji qu’on a perfectionnĂ© la cĂ©rĂ©monie du thĂ© chadƍ wabi-sabi et prĂ©serve une grande partie des chefs-d’Ɠuvre de Kyoto.

La cĂ©rĂ©monie du thĂ© (appelĂ©e chanoyu, eau chaude pour le thĂ© ou chadƍ la voie du thĂ©) - une quĂȘte spirituelle qui trouve ses racines dans le bouddhisme zen - a inspirĂ© une culture matĂ©rielle qui sous-tend l’esthĂ©tique traditionnelle japonaise. Ses origines sont associĂ©s Ă  plusieurs temples secondaires du Daitoku-ji, temple zen Rinzai Ă  Kyoto (qui demeure une force importante de la culture contemporaine du thĂ©), et bon nombre des grandes salles de thĂ© se trouvent  d'ailleurs dans des temples zen. C'est par les objets plutĂŽt que par la thĂ©ologie que cette culture, cette forme particuliĂšre de beautĂ©, ce mode d'apprĂ©ciation du monde naturel, cette forme rare d'Ă©lĂ©gance, cette sagesse par l'esthĂ©tique, est accessible aux Ă©trangers. extrait Guide anachronique de Kyoto d'Allen S. Weiss.

Mais qu'est-ce que le wabi-sabi et mono no aware ?

Le wabi est un Ă©tat d’esprit qui Ă©voque les valeurs positives de la pauvretĂ© esthĂ©tisĂ©e, et ses aspects connexes de tranquillitĂ©, de solitude, d’humilitĂ©, de frugalitĂ©, d’harmonie asymĂ©trique, d’Ă©lĂ©gante rusticitĂ© ; sabi, littĂ©ralement « rouille », dĂ©signe l’usure et la patine par l’Ăąge et par l’usage ; il exprime un sentiment de familiaritĂ© de continuitĂ©, d’histoire, d’antiquitĂ©, et une Ă©motion de solitude et de tristesse (mono no aware, la mĂ©lancolie du temps qui passe et de la nature Ă©phĂ©mĂšre des choses, ou, dans la traduction du philosophe Michael Lazarin, le pathos extatique face Ă  la briĂšvetĂ© de la beautĂ©).extrait Guide anachronique de Kyoto d’Allen S. Weiss.

Nicolas Bouvier a habitĂ© au Japon, et plus prĂ©cisĂ©ment Ă  Kyoto, oĂč il a rĂ©sidĂ© au monastĂšre Daitoku-ji dans les annĂ©es 1950.

Japon : pays de toutes les nuances du bois, de la mousse, du thĂ© amer et de ces grosses flĂ»tes de bambou dans lesquelles on engouffre l’air par litres pour obtenir cette note basse et tremblante d’une mĂ©lancolie qui en dit long sur le pays. Dans ce temple du « nuage suspicieux », je rĂȘve chaque nuit et, pour la premiĂšre fois depuis des annĂ©es, ces rĂȘve semblent avoir un sens, bien que celui-ci m’Ă©chappe encore..extrait Le vide et le plein de Nicolas Bouvier[/su_quote]

Son sĂ©jour a profondĂ©ment influencĂ© son travail et sa vision du monde. Il a Ă©crit sur son expĂ©rience japonaise dans Le vide et le plein (carnets du Japon), Le japon, Chronique japonaise. Il est admirĂ© pour son humour et sa capacitĂ© Ă  capturer la poĂ©sie et la philosophie profonde des lieux qu’il a visitĂ©s, et son lien avec Daitoku-ji reprĂ©sente une partie importante de son parcours littĂ©raire et spirituel.

Pour Nicolas Bouvier, la culture japonaise « est principalement formelle, esthĂ©tisante et abstraite (esthĂ©tique des sentiments, des attitudes,  de la prĂ©sentation des aliments, etc.) comme si le refus bouddhiques du monde matĂ©riel Ă©tait ici parvenu Ă  ronger la matiĂšre elle-mĂȘme et Ă  n’en laisser que la chrysalide. »extrait Le vide et le plein de Nicolas Bouvier

Sorti de lĂ , j’ai eu envie de retourner au Parc ImpĂ©rial Kyoto Gyoen et son quartier, nostalgique de mon premier voyage au printemps 2012 pendant la saison des cerisiers en fleurs sakura.

Il s’agit d’un lieu historique qui Ă©tait Ă  l’Ă©poque Heian (794-1185) la rĂ©sidence Kyoto Imperial Palace de la famille impĂ©riale japonaise. Le parc offre un espace paisible et verdoyant au milieu de l’effervescence de la ville. Il comprend des jardins, des Ă©tangs, des ponts et des bĂątiments historiques. Il est caractĂ©risĂ© par des paysages naturels et des Ă©lĂ©ments architecturaux traditionnels.

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Samedi 29.12.2023

Je me suis rendue au Nishijin Textile Center mais il a Ă©tĂ© fermĂ© en grande partie. J’ai eu la possibilitĂ© de voir juste une machine de tissage et un habillage de kimono.

Sur la route vers Kyoto Crafts Store pour acheter des souvenirs, je suis descendue Ă  la derniĂšre minute du bus attirĂ©e par la beautĂ© d’un lieu. Il s’agit du confluent des riviĂšres Kamo et Takano, vue du pont, proche de l’arrĂȘt de mĂ©tro Demachiyanagi.  Je viens d’apprendre dans le livre Guide anachronique de Kyoto d’Allen S. Weiss. que cet endroit « marque le dĂ©but de l’espace sacrĂ© menant au sanctuaire de Shimogamopour attendre le lever de la pleine lune au dessus du mont Higashiyama.

Dimanche 30.12.2023

DerniĂšre matinĂ©e Ă  Kyoto avant de prendre le train pour Izumi-sano oĂč j’ai dormi avant de prendre l’avion de retour lundi 31.12.2023

L’annĂ©e va finir,
l’annĂ©e va finir…
dĂ©jĂ , la fin de l’annĂ©e

Bashƍ

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Mardi 01.01.2024

L’annĂ©e a commencĂ© avec une triste nouvelle. J’ai appris, une fois arrivĂ©e, qu’un sĂ©isme de magnitude 7,6 avec alerte Ă  tsunami est survenu le 1á”‰Êł janvier sur la pĂ©ninsule de Noto dont Wajima, rĂ©gion oĂč j’ai Ă©tĂ© en 2019 lors de mon 6e pĂ©riple.

Le tremblement de terre a mille façons de s'annoncer et d'exĂ©cuter sa dance. Il vous prend toujours au dĂ©pourvu. Parfois il avance presque imperceptiblement, comme une main lĂ©gĂšre qui bercerait le monde, et soudain il se dĂ©chaĂźne et fait des bonds sauvages. A d'autres moment, il dĂ©bute par une secousse brutale et imprĂ©vue pour se calmer progressivement sans faire aucun dĂ©gĂąt. [...] Le tremblement de terre de ce matin est de ces tremblements de terre antipathiques, dissimulĂ©s et narquois, qui font leur entrĂ©e en ondulant malicieusement, comme un coup de vent un peu plus violent que d'ordinaire, puis tout Ă  coup se fĂąche te vous obligent Ă  fur Ă  moitiĂ© nus, dans le jardin. Enfin, Ă  peine ĂȘtes-vous dehors, ils se calment, ravis de vous avoir jouĂ© un mauvais tour.
extrait Japon de Fosco Maraini

 

NICHINAN I KYUSHU

NICHINAN, préfecture de Miyazaki, ßle de Kyƫshƫ

Vendredi 22.12.2023

Il Ă©tait temps de me rendre sur le Pacifique, Ă  Nichinan, une petite ville oĂč se trouve un magnifique hĂŽtel Nango Prince Hotel

Endroit paradisiaque oĂč j’aurais aimĂ© rester Ă©ternellement Ă  contempler de ma chambre, comme dans un Ă©cran de cinĂ©ma, les variations de lumiĂšre et de couleurs de la mer et du ciel. Cela me mettait dans un Ă©tat cotonneux, de rĂȘverie. J’ai savourĂ© chaque instant avec mes cinq sens.

Je laisse parler les photos et les vidéos


 >> VIDEO _ NICHINAN SUN HOTEL

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Samedi 23.12.2023

AprÚs un petit-déjeuner buffet, je me suis rendue en taxi, bus et train à Udo Jingu un sanctuaire shintoïste.

La route longeait en grande partie la mer ensoleillĂ©e. Il Ă©tait frustrant de ne pas pouvoir s’arrĂȘter pour admirer les paysages marins, mieux vaut de louer une voiture.

Udo Jingu est situĂ© dans une grotte naturelle sur une falaise donnant sur la mer. L’intĂ©rieur de celle-ci est considĂ©rĂ© comme sacrĂ© et c’est un lieu de priĂšre pour la fertilitĂ©, la protection des femmes enceintes et la prospĂ©ritĂ© des affaires. Son histoire remonte Ă  plusieurs siĂšcles. Il est dĂ©diĂ© Ă  Hoori-no-mikoto, un hĂ©ros lĂ©gendaire de la mythologie japonaise. Une pratique populaire est le rituel de lancer des petits Ɠufs en argile qu’on achĂšte Ă  l’entrĂ©e du sanctuaire pour les jeter du haut de la falaise dans une petite crique en contrebas. On dit que cela apporte chance et prospĂ©ritĂ©.

shinto
C’est la religion indigĂšne du Japon, littĂ©ralement « la voie des dieux » ou « la voie des esprits ».  Elle a Ă©voluĂ© au fil des siĂšcles en Ă©troite relation avec la culture et l’histoire du pays. Elle a coexistĂ© avec d’autres systĂšmes de croyances, notamment le bouddhisme, qui a Ă©tĂ© importĂ© au Japon Ă  partir de la Chine.

PolythĂ©iste, elle met l’accent sur la vĂ©nĂ©ration des kami, des entitĂ©s spirituelles qui peuvent ĂȘtre associĂ©es Ă  des Ă©lĂ©ments naturels tels que les montagnes, les riviĂšres, les arbres, ainsi qu’Ă  des ancĂȘtres dĂ©ifiĂ©s, des hĂ©ros mythiques, et mĂȘme des divinitĂ©s abstraites comme la prospĂ©ritĂ© ou la guerre.

Les pratiques et croyances varient, mais elles incluent souvent des rituels de purification, des cĂ©rĂ©monies saisonniĂšres, des festivals matsuri, des visites aux sanctuaires jinja, et des actes de dĂ©votion tels que l’offrande de priĂšres et d’objets aux kami.

Le Shinto met l’accent sur la simplicitĂ© et la puretĂ©. Les sanctuaires sont souvent construits en harmonie avec la nature, et les cĂ©rĂ©monies incluent des gestes de purification.

Dans l’histoire du Japon, l’empereur est considĂ©rĂ© comme descendant des kami, »[…] figure spirituelle, trait d’union entre le Ciel et la Terre, les kami et les hommes, constitue aussi le lien entre le temps fini de l’existence humaine et le temps cyclique infini des saisons. » extrait Un automne Ă  Kyoto de Corinne Atlan

Bien que de nombreux Japonais pratiquent le shinto de maniĂšre informelle et participent aux festivals et aux rites traditionnels, ce n’est pas une religion monolithique avec une doctrine unifiĂ©e. Il est souvent vĂ©cu de maniĂšre syncrĂ©tique avec d’autres croyances, en particulier le bouddhisme, dans une approche connue sous le nom de Shinbutsu-shĆ«gƍ.

Anecdotes du jour :

Descendue Ă©puisĂ©e Ă  cause des centaines d’escaliers, un homme est venu vers moi me proposant de me masser les lignes d’énergie des jambes et m’a offert un baume de massage ! Il Ă©tait guĂ©risseur ou chaman ? En tout cas, fort gĂ©nĂ©reux. malgrĂ© mon scepticisme.

Le bus se rabat réguliÚrement pour laisser passer des voitures et éviter ainsi le ralentissement de la circulation !

Dimanche 24.12.2023

Le jour de mon anniversaire, repos total !

Le soir, dĂźner dans un izakaya traditionnel Manryou. J’ai pris de l’anguille, des sushis, du bƓuf, du poulet, du poisson, soupe miso, lĂ©gumes,
. le tout arrosĂ© de sake qui m’a mise dans un Ă©tat de bienheureuse incertitude.

sake
Boisson alcoolisĂ©e japonaise nihonshĆ« fabriquĂ©e Ă  partir de riz, d’eau, de levure et de koji un type de champignon. Le processus de fermentation du sakĂ© implique la conversion des amidons du riz en sucres, puis en alcool par l’action de la levure.

Il existe diffĂ©rentes catĂ©gories et styles de sakĂ©, chacun ayant ses propres caractĂ©ristiques de goĂ»t et de qualitĂ©. La classification peut inclure des distinctions telles que junmai sakĂ© pur, ginjo sakĂ© premium, daiginjo sakĂ© ultra premium, nigori sakĂ© non filtrĂ©, et d’autres.

Le goĂ»t peut varier considĂ©rablement en fonction du type de riz utilisĂ©, du processus de brassage, de la qualitĂ© de l’eau et d’autres facteurs. Certains sont secs, d’autres sont doux, et certains ont des notes fruitĂ©es ou florales.

Le sakĂ© peut ĂȘtre servi chaud, Ă  tempĂ©rature ambiante ou froid, selon le type de sakĂ© et les prĂ©fĂ©rences personnelles. Certains sakĂ©s de qualitĂ© supĂ©rieure sont souvent servis lĂ©gĂšrement rĂ©frigĂ©rĂ©s pour mieux mettre en valeur leurs saveurs subtiles.

Il joue un rÎle important dans la culture japonaise et il est souvent associé à des célébrations et à des rituels. Il est consommé lors de diverses occasions festives, cérémonies traditionnelles et repas spéciaux. Le saké est généralement servi dans des petites tasses ochoko ou dans des verres spéciaux sakazuki ou dans des pichets spéciaux tokkuri.

Dans le Guide anachronique de Kyoto, Allen S. Weiss établit un parallÚle entre les vins français et les saké.

Pour les vins, la sĂ©quence se fait gĂ©nĂ©ralement du moins complexe au plus complexe, du plus lĂ©ger au plus corsĂ©, du plus sec au plus fruitĂ©, du moins tannique au plus tannique et du moins alcoolisĂ© au plus alcoolisĂ©. Le sakĂ©, au contraire, sera choisi en fonction de contrastes : sec contre riche, floral contre levurĂ©, froid contre chaud (il existes dix tempĂ©ratures diffĂ©rentes auxquelles boire le sakĂ©, selon son caractĂšre spĂ©cifique et selon l’occasion).

AprĂšs le dĂźner, pour me « purifier », j’ai pris un bain thermal extĂ©rieur onsen, face Ă  la mer, sous la surveillance de la pleine lune tsuki

yuami : prendre un bain; cure thermale en source chaude I miogi : ablutions
yuami misogi : la saleté du corps était considérée comme une offense aux dieux kami.

Lune de moisson –
la mer bleu, ce soir,
au parfum de saké

Bashƍ

Pour citer Fosco Maraini, aprÚs un onsen, « on en sort rafraßchi, détendu, régénéré, en paix avec soi et avec le monde. »

KAGOSHIMA I KYUSHU

KAGOSHIMA, préfecture Kagoshima, Kyƫshƫ

Mardi 19.12.2023

J’ai quittĂ© Kumamoto le cƓur lĂ©ger pour Kagoshima.

Anecdote du jour : En attendant le train, j’ai remarquĂ© des mĂ©caniciens qui contrĂŽlaient les roues d’un wagon
 avec des gants d’un blanc immaculĂ©, comme les chauffeurs des transports en commun et des taxi ! L’Ă©lĂ©gance poussĂ©e Ă  l’extrĂȘme.

J’ai dormi les 2 premiùres nuits à l’hîtel Sun Royal avec vue sur le majestueux volcan Sakurajima.

J’ai eu le plaisir de rencontrer Geoffroy, un Français installĂ© de longue date, qui y travaillait.

Avant une Ă©ruption majeure en 1914, Sakurajima Ă©tait une Ăźle distincte. Cependant, l’Ă©ruption a crĂ©Ă© une connexion terrestre avec la pĂ©ninsule d’Osumi, formant ainsi une presqu’üle. C’est une destination fascinante pour ceux qui s’intĂ©ressent Ă  la gĂ©ologie, aux volcans, et Ă  la nature. Cependant, en raison de son activitĂ©, il est important de suivre les conseils locaux et de respecter les zones de sĂ©curitĂ© lors de la visite.

Le premier soir, dĂźner gargantuesque Ă  l’hĂŽtel Ă  cause de la pluie. J’ai Ă©tĂ© déçue aussi de ne pas pouvoir aller au bar/restaurant au 13Ăšme Ă©tage Ă  cause d’un groupe de touristes taĂŻwanais.

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Mercredi 20.12.2023

Le soleil Ă©tait au rendez-vous, j’ai profitĂ© pour me rendre en ferry sur Sakurajima oĂč j’ai visitĂ© quelques points importants comme les champs de lave.

Tout sens la mer
dans le voyage en bateau

Bashƍ

Anecdote du jour : Je suis tombĂ©e sur une source thermal onsen pour les pieds, en plein air, mais je n’avais pas de serviette. EffrontĂ©e, j’en ai empruntĂ© Ă  la seule personne prĂ©sente. MĂȘme si j’ai fait une erreur de biensĂ©ance, j’ai Ă©tĂ© heureuse de profiter d’une quiĂ©tude et de moments uniques face Ă  la mer au pied du volcan.

Avant de quitter l’üle, j’ai achetĂ© du shƍchĆ« de Kyushu dans une mini-Ă©picerie.

shƍchu
C’est une sorte de spiritueux, qui est traditionnellement distillĂ©. Il est produit Ă  partir d’une variĂ©tĂ© d’ingrĂ©dients de base, tels que l’orge, le blĂ©, le riz, le sucre, la patate douce, ou encore le sarrasin. Sa mĂ©thode de production est diffĂ©rente de celle du sake qui est brassĂ© plutĂŽt que distillĂ©.

Le bord de l’üle est sauvage avec des vues magnifiques de points d’observations situĂ©s en altitude, autant sur le cratĂšre que sur la baie et la ville de Kagoshima.

Au retour, je me suis arrĂȘtĂ©e Ă  l’Aquarium, lieu incontournable et fiertĂ© de la ville.

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Jeudi 21.12.2023

J’ai fuit Sun Hotel Ă  cause des touristes. Au moment du check-out on me demande la 2e carte magnĂ©tique de la chambre, mais introuvable, j’ai dĂ» l’oublier dans la poche de ma veste haori lorsque je me suis rendue au bain commun ofuro. J’ai dĂ» payer 700 yens ! J’ai Ă©tĂ© outrĂ©e vu le prix de l’hĂŽtel !

Ce jour lĂ , j’ai visitĂ© le quartier Tenmonkan qui comporte des boutiques, des restaurants et plusieurs arcades couvertes typiques des villes du sud japonais. Puis, admirĂ© deux maisons de samouraĂŻ situĂ©es Ă  cĂŽtĂ© du musĂ©e Meiji. Elles offrent un petit aperçu de la vie et de l’architecture de l’Ă©poque des samouraĂŻs. Il y a aussi la stĂšle du dernier samouraĂŻ Saigƍ Takamori.

samouraĂŻ
C’Ă©tait un guerrier noble et un membre de la classe militaire au Japon, qui a prospĂ©rĂ© entre les 12e et 19e siĂšcles. Ils avaient un code d’honneur strict appelĂ© le bushido, qui mettait l’accent sur la loyautĂ©, la discipline, l’Ă©thique martiale, et l’honneur personnel.

Les samouraïs ont émergé au cours de la période Heian (794-1185) au Japon. Ils étaient initialement des soldats de la noblesse qui se sont progressivement transformés en une classe sociale distincte.

Le bushido, souvent traduit par « la voie du guerrier », Ă©tait un code d’honneur qui guidait la vie des samouraĂŻs. Il mettait l’accent sur des valeurs telles que la loyautĂ©, la sincĂ©ritĂ©, la droiture, l’honneur, le contrĂŽle de soi, la courtoisie et la compassion.

Les samouraĂŻs Ă©taient gĂ©nĂ©ralement Ă©quipĂ©s de katanas longs sabres, de wakizashis sabres plus courts, d’armures en lamelles, et de casques. Ils Ă©taient Ă©galement formĂ©s Ă  l’archerie et aux techniques de combat Ă  mains nues.

Ils constituaient une classe sociale distincte au Japon, située en dessous de la noblesse mais au-dessus des agriculteurs et des marchands. Ils jouissaient de privilÚges spéciaux et étaient souvent des serviteurs des seigneurs féodaux.

Avec l’avĂšnement de la pĂ©riode Edo (1603-1868) et la consolidation du pouvoir par le shogunat Tokugawa, la fonction militaire des samouraĂŻs diminua. L’Ăšre de la restauration Meiji (1868-1912), a vu la fin officielle du systĂšme fĂ©odal et le dĂ©mantĂšlement de la classe des samouraĂŻs.

Bien que la classe des samouraĂŻs ait disparu, leur image et leur code moral ont perdurĂ© dans la culture japonaise et internationale. Les rĂ©cits, les films, les arts martiaux et les idĂ©aux du bushido continuent d’influencer la perception du samouraĂŻ dans le monde moderne.

Le soir, j’ai dormi Ă  Art Hotel Kagoshima bien plus agrĂ©able, moins cher et trĂšs belle chambre avec vue sur Sakurajima. En plus, il y a un onsen en plein air de 42°C, tellement agrĂ©able de s’y plonger la nuit et ce malgrĂ© le froid externe.

Le Pays du Soleil Levant :

LIEUX MANQUES :

Yakushima , Ăźle montagneuse situĂ©e au sud-ouest de l’Ăźle de Kyushu, inscrite Ă  l’UNESCO en 1993 en raison de sa riche biodiversitĂ© et de ses Ă©cosystĂšmes uniques. Elle abrite la forĂȘt de Yakusugi, connue pour ses cĂšdres millĂ©naires, ce qui en fait l’une des plus anciennes forĂȘts du monde.

Okinawa : a une culture distincte qui a Ă©tĂ© influencĂ©e par son histoire en tant que royaume indĂ©pendant appelĂ© le Royaume de Ryukyu avant son annexion par le Japon au XIXe siĂšcle. La culture d’Okinawa se reflĂšte dans la musique, la danse, l’artisanat et la cuisine.En plus du japonais standard, l’Ăźle a sa propre langue appelĂ©e le Uchinaaguchi. Okinawa est souvent citĂ©e pour sa population en bonne santĂ© et sa longĂ©vitĂ© exceptionnelle, pour sa nature luxuriante, ses rĂ©cifs coralliens, et ses zones de plongĂ©e. Le vol Ă©tait onĂ©reux 600 € A/R !

Amami ƌshima : tombĂ©e amoureuse de cette Ăźle situĂ©e entre Kyushu et Okinawa dans le film de Naomi Kawase Still the water. J’en ai tant rĂȘvĂ© !

KUMAMOTO I KYUSHU

KUMAMOTO, préfecture de Kumamoto, ßle de Kyƫshƫ

Samedi 16.12.2023

Kumamoto est riche en histoire, culture et attractions. La mascotte officielle de la ville est Kumamon ăăŸăƒąăƒł, un ours noir avec des joues rouges et un large sourire.

J’ai dormi chez Mitsui Garden Hotel, mais aucune mascotte dans la chambre


Anecdotes sur l’hîtel :

– si vous souhaitez faire le check-in plus tĂŽt que 15h, il faut payer un supplĂ©ment

– j’ai reçu une carte de la ville que j’ai oubliĂ©e dans le hall. A mon retour, lorsque j’ai demandĂ© une autre carte, on a prĂ©fĂ©rĂ© chercher et me redonner celle Ă©garĂ©e (elle a vite Ă©tĂ© remarquĂ©e et rangĂ©e dans un tiroir)

– le cafĂ© est gratuit dans le hall d’entrĂ©e tous les jours, mais seulement aprĂšs le check-in de 15h

– si vous empruntez un stylo Ă  l’accueil, on vous demande le numĂ©ro de votre chambre et vous avez tout intĂ©rĂȘt Ă  le rendre si vous ne voulez pas perdre votre honneur


Insolite ! Le mĂ©nage est fait par un robot et la poubelle a un couvercle Ă©lectronique qui s’ouvre dĂšs qu’on approche la main.

 >> VIDEO _ ROBOT ASPIRATEUR

 >> VIDEO _ POUBELLE

Je n’ai pas eu de coup de foudre pour cette ville, l’ambiance dans le quartier ne me convenait pas : bruyant, plus qu’Osaka ! Je ne me sentais pas… au Japon.

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Dimanche 17.12.2023

Je suis venue pour le ChĂąteau de la ville, le plus impressionnants du pays. Construit au XVIIe siĂšcle, il Ă©tait cĂ©lĂšbre pour ses murs imposants et ses tours bien prĂ©servĂ©es
 Mais, un sĂ©isme majeur l’a frappĂ©, le 14 et 16 avril 2016, les murs extĂ©rieurs et les tours principales, ont subi des dĂ©gĂąts structurels importants. Les travaux de restauration et de rĂ©paration ont Ă©tĂ© entrepris immĂ©diatement aprĂšs mais c’est toujours en cours.

J’ai visitĂ© aussi la rĂ©sidence musĂ©e de Lafcadio Hearn « MusĂ©e MĂ©morial Lafcadio Hearn », dĂ©diĂ©e Ă  sa vie et Ă  son Ɠuvre, dans le quartier de Chuo-ku. Il a Ă©tĂ© le premier occidental naturalisĂ© japonais, connu au Japon sous le nom de Koizumi Yakumo. Écrivain, journaliste et Ă©rudit britannique-amĂ©ricain du XIXe siĂšcle, il s’est installĂ© au Japon et Ă©pousĂ© Koizumi Setsu originaire de Kumamoto,  ville oĂč il a profondĂ©ment explorĂ© et documentĂ© la culture japonaise Ă  travers ses Ă©crits. Il est cĂ©lĂšbre surtout pour ses travaux sur les lĂ©gendes, les contes de fantĂŽmes et la vie quotidienne au Japon.

Le musĂ©e abrite des objets personnels de Lafcadio Hearn, des manuscrits, des documents, et d’autres Ă©lĂ©ments liĂ©s Ă  sa vie et Ă  son travail. Il sert Ă  promouvoir la comprĂ©hension de la culture japonaise, en particulier Ă  travers les yeux de l’Ă©crivain. Il offre aussi un aperçu de sa vie quotidienne Ă  l’époque oĂč il y vivait avec sa famille, de 1891 Ă  1894. La maison, de structure traditionnelle japonaise, est un exemple de l’architecture de l’Ă©poque Meiji et comporte un jardin.

Faire durer l’Ă©phĂ©mĂšre est le devoir du jardinier. Lafcadio Hearn Ă©crivait : « L’apprĂ©ciation de la pĂ©rissabilitĂ© est le gĂ©nie de la civilisation nippone. »

Elle anime
le jardin conçu avec goût,
l’averse d’hiver

Bashƍ

J’ai Ă©tĂ© bien accueillie, plusieurs personnes se sont empressĂ©es Ă  me poser des questions et pourquoi je connaissais Lafcadio Hearn.

Le quartier proche de Kamitori Arcade est fort plaisant.

Encore une fois, Ă  cause de la mĂ©tĂ©o, j’ai ratĂ© des lieux que je voulais visiter.

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LIEUX MANQUES :

Suizenji Jojuen Garden, jardin japonais classique conçu pour reprĂ©senter les 53 stations du Tokaido, l’une des principales routes de l’Ăšre Edo.
Mont Aso, l’un des plus grands caldeiras au monde. On peut visiter le parc national pour voir le cratĂšre, et mĂȘme monter au sommet du mont Nakada que si les conditions le permettent.
Kurokawa Onsen, une station thermale réputée pour son atmosphÚre pittoresque et son ambiance traditionnelle.

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Lundi 18.12.2023

Coup de foudre pour un petit musĂ©e privĂ© Shimada Museum of Art dĂ©diĂ© Ă  Miyamoto Musashi (1584-1645) et ouvert par Shimada Matomi (1886-1977), un passionnĂ© d’antiquitĂ©s japonaises qui est dĂ©cĂ©dĂ© la mĂȘme annĂ©e que l’ouverture du musĂ©e.

Miyamoto Musashi Ă©tait un samouraĂŻ japonais lĂ©gendaire, escrimeur, philosophe et auteur du XVIIe siĂšcle. Il est surtout connu pour sa maĂźtrise des arts martiaux et son approche stratĂ©gique du combat. Expert en kenjutsu (l’art du sabre japonais), il a dĂ©veloppĂ© son propre style appelĂ© Niten Ichi-ryĆ«, qui impliquait l’utilisation simultanĂ©e de deux sabres, une technique connue sous le nom de Niten Ichi (deux ciels comme un). Il a Ă©crit plusieurs Ɠuvres philosophiques, dont le cĂ©lĂšbre Gorin no Sho Le Livre des Cinq Anneaux, qui explore ses idĂ©es sur la stratĂ©gie, la tactique et la philosophie de la vie. À la fin de sa vie, Musashi s’est retirĂ© dans un ermitage pour se consacrer Ă  la rĂ©flexion et Ă  l’écriture jusqu’à sa mort.

Un Ă©criteau indiquait ceci :

Nous devrions nous asseoir et voir les choses. Ce n’est pas seulement une façon de faire. Les belles antiquitĂ©s japonaises telles que les peintures ou les outils sont censĂ©es ĂȘtre bien comprises en s’asseyant et en regardant attentivement. » Matomi Shimada, fondateur du musĂ©e d’art Shimada, l’a toujours dit. Aimeriez-vous apprĂ©cier ces antiquitĂ©s comme l’a fait Shimada ? Alors prenez un moment et asseyez-vous avec nous pour les contempler ensemble.

Le jardin est sublime, il faut s’assoir dans le fauteuil pour le contempler puis y pĂ©nĂ©trer pour s’imprĂ©gner de l’odeur de sa vĂ©gĂ©tation et Ă©couter les oiseaux. Avant de tout quitter, je me suis assise au soleil pour me revigorer avec un thĂ© matcha proposĂ© par le cafĂ© de la boutique/galerie.

Moments de bonheur mémorables !

Le soir, j’ai dĂźnĂ© chez Hachigotei, un magnifique izakaya.

TAMANA I KYUSHU

TAMANA, préfecture Kumamoto, ßle de Kyƫshƫ

Vendredi 15.12.2023

Anecdote du jour : A la gare de Fukuoka, j’ai remarquĂ© un blouson sur une fille, je lui ai aussitĂŽt demandĂ© le magasin : Tigre Brocante Ă  Dragon Brocante de Kumamoto oĂč je me rendais justement aprĂšs Tamana. HĂ©las, le modĂšle data d’il y a 2 ans


QuittĂ© Fukuoka avec un pincement au cƓur. FatiguĂ©e par les heures de marche, il me fallait absolument un hĂŽtel avec chambre traditionnelle et bain thermal onsen pour reprendre des forces. J’ai dĂ©cidĂ©e de descendre du shinkansen Ă  Tamana, une petite ville, Ă  l’hĂŽtel Tsukasa Royal HĂŽtel.

Tout a Ă©tĂ© parfait et en plus, j’ai eu la chance de rencontrer Louis, un Français qui y travaille. Le sĂ©jour a Ă©tĂ© reposant et l’onsen inoubliable.

 >> VIDEO 1 _ ONSEN

 >> VIDEO 2 _ ONSEN

Anecdote du jour :

J’ai pris en cachette une photo du jardinier au travail. Aurait-il volĂ© les outils Ă  un chirurgien ?! Il prenait soin du pin avec des gestes lents et dĂ©licats.

Il faut l’avoir vu sur le terrain. Il connaĂźt son jardin feuille par feuille. A pied ou grimpĂ© sur sa haute Ă©chelle d’aluminium, armĂ© de son sĂ©cateur et de ses autres outils, il soigne chaque branche, visite chaque rameau, surveille chaque tige. Il Ă©lague, redresse, corrige. Il plante et replante. Un jeune pin a les cheveux trop longs, il les peigne et les Ă©claircit, aussi coiffeur que jardinier. Le pin, aprĂšs son passage, est tirĂ© Ă  quatre aiguilles.[…] Il se fait aussi infirmier : compatissant, il installe des bĂ©quilles sous les bras d’un vieux pin devenu boiteux. extrait Aventure Japon de Robert Guillain

Le tĂ©lĂ©phone est cachĂ© sous un tissus, comme s’il Ă©tait un intrus dans ce dĂ©cor des temps anciens.

FUKUOKA I KYUSHU

FUKUOKA, préfecture Fukuoka, ßle de Kyƫshƫ

Anecdotes du jour :

Dans le train vers Fukuoka, j’ai dit au contrĂŽleur que la clim Ă©tait un peu froide. Il est parti puis revenu me dire qu’il a augmentĂ© la tempĂ©rature de 1°C.

A l’un des arrĂȘts, tout le monde se lĂšve mais personne ne descend ! Mon regard dĂ©routĂ© croise celui d’une fille devant moi. Elle me montre aussitĂŽt que je dois tourner les fauteuils avec mon pied grĂące Ă  une pĂ©dale, car le train allait changer de sens. Parfaite invention pour les personnes qui ont la nausĂ©e en marche arriĂšre ! J’ai dĂ©jĂ  vu les nettoyeurs faire cela avant le dĂ©part du train. Pour voir le nettoyage d’un train en 7 minutes consultez la vidĂ©o :

Fukuoka m’a accueillie avec un ciel lourd, couleur gris japonais. J’ai louĂ© un appartement dans RĂ©sidence Hotel Hakata 20 dans la quartier Tenjin.

Murs et sols abĂźmĂ©s, mĂ©nage sommaire
 j’ai Ă©tĂ© choquĂ©e ! ChangĂ© de chambre le dernier jour, plus petite et en meilleur Ă©tat, mais
 on a refusĂ© de garder la valise, il fallait faire le check-out Ă  10h, laisser la valise dans une consigne Ă  la station de mĂ©tro et refaire le check-in Ă  15h !

Par contre, lit propre, vue spectaculaire, quartier joyeux et magnifique, ce qui a sauvé le séjour.

Le premier jour, en attendant le check-in de 15h, j’ai dĂ©jeunĂ© prĂšs de l’hĂŽtel au Cafe Bar Zen, un dĂ©licieux karē, curry japonais.

karē
diffĂ©rent du curry indien et trĂšs populaire au Japon, il a Ă©tĂ© introduit Ă  la fin de l’Ăšre Meiji (fin du XIXe siĂšcle) par les Britanniques et les Indiens. Le curry japonais est devenu un plat trĂšs apprĂ©ciĂ© et a Ă©voluĂ© pour s’adapter au goĂ»t japonais : plus doux et lĂ©gĂšrement sucrĂ©.
Anecdote du jour :

Dans le cafĂ©, il y avait trois drĂŽles de types, la soixantaine, cheveux dĂ©colorĂ©s, antipathiques, aucune salutation ni Ă  l’arrivĂ©e ni au dĂ©part. Un peu louches…

Le soir,  j’ai cherchĂ© un bar pour boire un whisky japonais et je suis tombĂ©e sur Jazz & Coffee JAB

Ce fut magique ! Un retour dans le passĂ©, je dirais les annĂ©es 50-60. Un Monsieur d’un certain Ăąge, passionnĂ© de vinyle de jazz, et peut-ĂȘtre ancien musicien, tenait ce cafĂ© oĂč on donne des concerts de jazz.

Pas de whisky japonais, alors j’ai bu une biĂšre japonaise Ebisu. Deux clients « joyeux » m’ont posĂ© plein de questions avant de partir. Il restait ma voisine, une dame trĂšs Ă©lĂ©gante qui lisait avec passion. J’ai passĂ© un moment inoubliable dans ce dĂ©cor et ambiance caressante, bercĂ©e par le jazz.

En partant, le patron m’avait conduite Ă  la porte, et ne m’a pas quittĂ©e des yeux jusqu’à ce que je disparaisse de sa vue. On appelle cette coutume : omiokuri.

omiokuri
Le terme Â«Â ăżăŠăă‚ŠÂ Â» miokuri signifie « accompagner quelqu’un jusqu’Ă  son dĂ©part » ou « voir quelqu’un partir ». Cette expression peut ĂȘtre utilisĂ©e dans divers contextes, que ce soit pour accompagner quelqu’un Ă  la gare, Ă  l’aĂ©roport, ou tout simplement pour le voir quitter un endroit. Elle est souvent associĂ©e Ă  des sentiments de gentillesse, d’attention et de considĂ©ration envers la personne qui part.

Il était temps de dßner, je suis rentrée chez Roddi
Quel spectacle la cuisson des viandes sur le gril ! Les gestes du jeune cuisinier démontraient sa passion et sa patience.

 >> VIDEO 1 _ RODDI FUKUOKA

 >> VIDEO 2 _ RODDI FUKUOKA

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Mercredi 13.12.2023

Le soleil m’a accompagnĂ©e toute la journĂ©e pour mes promenades. J’ai commencĂ© par le temple shintƍ Kushida situĂ© dans le quartier de Hakata. FondĂ© en 757, le sanctuaire est dĂ©diĂ© Ă  trois divinitĂ©s, dont la principale est Amaterasu, la dĂ©esse du soleil. Le festival qui lui est associĂ©, Hakata Gion Yamakasa, a lieu en juillet : des Ă©quipes locales portent des chars massifs appelĂ©s yamakasa Ă  travers la ville lors d’une course appelĂ©e oiyama, oĂč elles rivalisent pour terminer le parcours le plus rapidement possible.

AprĂšs, je me suis rendue au parc ƌhori et son lac, situĂ© au cƓur de la ville, qui offre un Ă©quilibre agrĂ©able entre la nature et la culture traditionnelle. Ouvert depuis 1929, il est rĂ©putĂ© pour ses jardins, ses ponts, ses pagodes et ses zones de repos. J’ai profitĂ© de pic-niquer, puis de visiter le jardin du pavillon de thĂ© Rakusuien qui malheureusement Ă©tait fermĂ© ce jour lĂ . Ici, on a la possibilitĂ© d’expĂ©rimenter la cĂ©rĂ©monie du thĂ© dans un cadre paisible.

Au bord su lac, il y a aussi Art Museum.  A visiter !

Anecdote du jour :

J’ai vu un poisson agonisant dans un fossĂ© avec peu d’eau. J’ai essayĂ© de le sauver mais sans succĂšs, avec le soutien d’un couple qui m’a aidĂ©e Ă  remonter… En marchant, j’ai rĂ©alisĂ© que plusieurs poissons Ă©taient dans la mĂȘme situation. Et voilĂ , l’arrivĂ©e d’une mini-camionnette avec le commando de « secours » Ă©quipĂ© de seaux et d’épuisettes. Il n’y pas de sot mĂ©tier ! Le sauvetage des poissons Ă©garĂ©s du lac est leur mission quotidienne !

Par la suite, direction Fukuoka Tower, symbole emblĂ©matique de la ville, situĂ©e Ă  Momochihama, Sawara-ku. Conçue par l’architecte japonais TachĆ« Naitƍ en 1989, elle mesure 234 m de hauteur, une structure extĂ©rieure en treillis d’acier blanche et bleue. Son observatoire offre une vue panoramique impressionnante sur la ville et ses alentours. En bas de la tour, il y a le parc Momochi Seaside Park.

 >> VIDEO _ FUKUOKA TOWER

De retour dans mon quartier Tenjin, j’ai fait une halte chez Acros Building, un complexe architectural conçu en 1995 par l’argentin Emilio Ambasz. Sa particularitĂ© est son « Mur Vert », une façade verdoyante sur toute la hauteur du bĂątiment, crĂ©ant un effet de jardin vertical composĂ© de plus de 35 000 plantes de diffĂ©rentes espĂšces, ce qui non seulement crĂ©e une esthĂ©tique unique mais contribue Ă©galement Ă  la purification de l’air. Il comporte un complexe polyvalent avec des espaces de bureaux, des installations commerciales, des salles de confĂ©rence et des espaces d’exposition.

J’y ai dĂ©couvert la boutique Saza qui propose des thĂ©s et des accessoires pour les prĂ©parer. Incontournable !

J’ai achetĂ© du thĂ© vert de la rĂ©gion de Yame yamecha aux notes vĂ©gĂ©tales dĂ©licates. Ses feuilles sont souvent cultivĂ©es Ă  l’ombre pendant une courte pĂ©riode avant la rĂ©colte, ce qui contribue Ă  une saveur moins amĂšre et les techniques de production sont traditionnelles et artisanales. AchetĂ© aussi du chocolat au matcha. Le matcha a une saveur riche et umami, avec des notes vĂ©gĂ©tales et une lĂ©gĂšre amertume. Sa qualitĂ© peut varier, allant du matcha de qualitĂ© cĂ©rĂ©moniale utilisĂ© lors des cĂ©rĂ©monies du thĂ© qui cĂ©lĂšbre la prĂ©paration et la dĂ©gustation de maniĂšre rituelle., au matcha de qualitĂ© culinaire employĂ© dans la cuisine et les boissons.

matcha
Il est traditionnellement produit Ă  partir de feuilles de thĂ© de la variĂ©tĂ© Camellia sinensis, spĂ©cialement cultivĂ©es pour cette utilisation. Environ 20 Ă  30 jours avant la rĂ©colte, les plantes de thĂ© sont ombragĂ©es Ă  l’aide de nattes ou d’Ă©crans pour augmenter la teneur en chlorophylle et en acides aminĂ©s dans les feuilles. Les feuilles de thĂ© les plus tendres sont rĂ©coltĂ©es Ă  la main car elles ont une saveur plus douce et une texture plus fine, puis immĂ©diatement cuites Ă  la vapeur pour arrĂȘter la fermentation. Cette Ă©tape est cruciale pour prĂ©server la couleur verte vibrante et la saveur caractĂ©ristique du matcha. AprĂšs, les feuilles sont sĂ©chĂ©es Ă  l’air ou mĂ©caniquement par air chaud. Une fois sĂ©chĂ©es, les feuilles sont moulues en une fine poudre Ă  l’aide de meules en pierre jusqu’Ă  obtenir une texture ultra fine. On comprend mieux le prix Ă©levĂ© du matcha.
umami
5Úme sens gustatif, avec les sucré, salé, amer, et acide. Les plats les plus typiquement umami sont la soupe miso et toutes les préparations faites avec le fond de bouillon dashi.

À la R E C h E R C h E du goĂ»t u m a m i — u m a m i et C O N d I m E N T S f E R m E N T É S — entourĂ©s de mers de tous bords, les Japonais utilisent l’algue kombu depuis les temps anciens pour confectionner le dashi, un bouillon traditionnel servant de base pour de nombreux plats japonais. Les Japonais connaissaient par expĂ©rience depuis trĂšs longtemps l’existence d’un agent de sapiditĂ© dans le kombu. Un autre ingrĂ©dient du bouillon dashi, si important dans la cuisine japonaise, est le katsuobushi, ou bonite sĂ©chĂ©e, connu comme Ă©tant l’aliment fermentĂ© le plus dur et solide du monde. Le katsuobushi est de la chair de bonite, qui est bouillie, fumĂ©e et sĂ©chĂ©e, puis fermentĂ©e et sĂ©chĂ©e de nouveau au soleil. notamment sous l’influence du bouddhisme, les Japonais prĂ©fĂšrent depuis longtemps le poisson Ă  la viande dans leur alimentation courante, et cette culture alimentaire a favorisĂ© le dĂ©veloppe- ment d’un goĂ»t umami exquis et dĂ©licat Ă  base de produits marins ou de champignons shiitake sĂ©chĂ©s. au Japon, oĂč il fait chaud et humide, les produits alimentaires fermentĂ©s et les condiments, qui produisent des substances umami telles que l’acide glutamique, ont Ă©tĂ© dĂ©veloppĂ©s en utilisant l’effet des microbes. Le code de Taiho, promulguĂ© en 701, fait dĂ©jĂ  mention de la fabrication du kokubisho, un produit fermentĂ© composĂ© de cĂ©rĂ©ale et de sel. Il est considĂ©rĂ© que c’est l’ancĂȘtre du miso et de la sauce de soja, des condiments fermentĂ©s japonais typiques, produits Ă  partir du soja et du blĂ©. extrait Nipponica n°8/2012

Le soir, j’ai demandĂ© conseil dans un cafĂ© oĂč dĂ©guster la spĂ©cialitĂ© de la rĂ©gion, le Tonkotsu Ramen, et on m’a dirigĂ©e vers un lieu populaire Ikkoushou. La soupe se caractĂ©rise par sa base de bouillon riche et Ă©paisse, Ă©laborĂ©e en faisant cuire Ă  feu vif des os de porc (gĂ©nĂ©ralement du pied de porc) pendant une longue pĂ©riode. Cette mĂ©thode de cuisson donne au bouillon une saveur profonde, souvent accompagnĂ©e de morceaux de porc fondants. Elle Ă©tat bien riche, impossible de finir le bouillon.

Anecdote du jour :

Dans les restaurants, on met Ă  votre disposition des sacs en tissu ou de boĂźtes pour mettre vos affaires
 et Ă©viter le plus possible les odeurs de cuisine.

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Jeudi 14.12.2023

Comme j’adore les chats j’ai explorĂ© l’üle des chats Ainoshima « Cat Heaven Island ». DĂ©barquĂ©e du ferry avec le soleil mais la pluie est arrivĂ©e sans crier gare et les chats se sont enfuis ! Seuls, les plus courageux ont eu la gentillesse de m’accueillir. Outre les chats, Ainoshima offre un environnement naturel paisible. L’Ăźle dispose de sentiers de randonnĂ©e, de plages et elle est entourĂ©e par de belles eaux marines.

Anecdote du jour :

Les habitants de l’üle sont distants. Une dame a mĂȘme refusĂ© que je photographie son jardin composĂ© juste d’un pin et d’un arbre aux fruits rouges. Je garde en mĂ©moire ces deux magnifiques arbres qui formaient « un couple ». Pourquoi j’ai demandĂ© l’autorisation !? J’aurais pu voler
. au moins une image.

Une fois revenue Ă  Fukuoka, j’ai cherchĂ© dĂ©sespĂ©rĂ©ment le bar Ă  whiskys japonais Hearts Fields

Un garçon m’a accompagnĂ©e, tellement c’était difficile de le trouver car l’accĂšs est discret, il faut descendre dans un sous-sol, via des escaliers extĂ©rieurs.

François Simon (critique gastronomique, journaliste TV et Ă©crivain voyageur) dĂ©crit tellement bien l’aventure pour trouver un bar sur son compte Instagram. Je l’adore depuis toujours !

Du whisky Ă  gogo (attention toutefois au prix des purs maltes), ambiance cosy « british » et du bon jazz. Le propriĂ©taire du bar Yuji, adorable, trĂšs communicatif, on a Ă©changĂ© sur les whiskys et nos chanteuses de jazz prĂ©fĂ©rĂ©es. Mon jeune voisin par contre n’a pas osĂ© me parler avant d’avoir bu quelques verres : les langues se dĂ©lient avec les breuvages…

 >> VIDEO _ HEARTS FIELDS

J’avais du mal Ă  quitter le lieu, jusqu’à l’arrivĂ©e de quatre individus qui ne m’inspiraient pas confiance
 Yuki m’avait conseillĂ©e de dĂźner chez Shokujiya Yayuyo, une cuisine locale exquise, composĂ©e de plusieurs petits plats.

BEPPU I KYUSHU

BEPPU, prĂ©fecture d’Oita, Ăźle de KyĆ«shĆ«

La ville de Beppu dĂ©borde d’onsen ressemblant ainsi Ă  une cocotte-minute en constante Ă©bullition. Elle est peu charmante et encore moins sous la pluie mais son histoire est passionnante :

onsen
sources d’eaux chaudes gĂ©othermales naturelles qui font partie intĂ©grante de la culture japonaise depuis des siĂšcles. ApprĂ©ciĂ©es Ă  la fois pour leurs bienfaits mĂ©dicinaux et pour l’expĂ©rience sociale qu’ils offrent. Il est important de connaĂźtre les rĂšgles spĂ©cifiques avant de s’y rendre. Dans certains onsen, on interdit les tatouages car traditionnellement, ils sont associĂ©s Ă  la criminalitĂ© et aux membres des yakuza. En raison des connotations nĂ©gatives, de nombreux onsen interdisent l’accĂšs aux personnes tatouĂ©es afin de maintenir une atmosphĂšre dĂ©tendue et sĂ»re pour tous les clients. Il suffit de voir des films de Kitano avec des scĂšnes de rĂšglements de comptes pour comprendre…

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Dimanche 10.12.2023

J’ai dormi Ă  l’hĂŽtel Daiiti prĂšs de la gare. Sur le chemin vers la mer, je suis tombĂ©e sur la brasserie Beppu Brewerie qui propose plusieurs biĂšres artisanales locales exquises. Le lieu est trĂšs chaleureux.

Peu de gens en bord de mer, belle promenade nocturne.

Pour le dßner, je suis rentrée au hasard dans un izakaya typique dénommée Nonta, pas de site web.

izakaya
bar/restaurant populaire fréquenté pour socialiser entre amis, collÚgues ou en famille.
Anecdote du jour :

Un chien golden habillĂ© comme son maĂźtre, en costume de jogging ! Ah, je n’ai pas osĂ© le photographier !

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Lundi 11.12.2023

J’ai pris le petit dĂ©jeuner Ă  l’hĂŽtel, un petit buffet japonais exquis.

MalgrĂ© la pluie, je me suis rendue en bus aux Enfers de Beppu Jigoku Meguri qui se compose de plusieurs sites gĂ©othermiques, chacun avec des caractĂ©ristiques distinctes comme des bassins de boue bouillonnante, des sources d’eau colorĂ©es et des Ă©manations de vapeur impressionnantes aux tempĂ©ratures extrĂȘmement Ă©levĂ©es.

CƓur
blanchi par la pluie
carcasse battue par les vents !
Bashƍ

Certes, une attraction touristique mais à faire car unique au Japon. Fort heureusement, il y a eu peu de touristes ce qui m’a permis de prendre quelques photos.

La particularité du quartier Kannawa, tout aussi touristique, réside dans les sources chaudes et bains de boue, fumeroles et geysers, rues pavées et architecture traditionnelle, artisanat local et musées.

Le soir, j’ai dĂźnĂ© dans une autre Izakaya dĂ©nommĂ©e Kiipon, pas de site web.

Anecdote du jour :

Au rĂ©veil, j’ai demandĂ© une couverture car j’ai eu trop chaud avec la couette et la climatisation m’est insupportable. On m’a aussitĂŽt proposĂ©e une chambre double pour le mĂȘme prix. Preuve que le client est Roi au Japon !

A mon grand regret, la ville dégoulinante de pluie et la brume arrimée au sommet des montagnes ont raccourci mon séjour. Je me suis enfouie à Fukuoka au bout de 2 jours.

Immense vague vert sombre
la forĂȘt ondule
sous le brouillard matinal

LIEUX MANQUES :

Mont Tsurumi altitude d’environ 1 375 mĂštres, le plus Ă©levĂ© de la prĂ©fecture d’ƌita, offre une vue panoramique spectaculaire, par temps clair, sur la ville de Beppu, la mer et d’autres montagnes environnantes. On peut s’y rendre en tĂ©lĂ©cabine si on n’est pas randonneur.

PĂ©ninsule Kunasaki et ses temples :

  • Temples Rokugo Manzan : six temples bouddhistes datant de l’Ă©poque Heian (794 – 1185) situĂ©s dans des zones montagneuses offrant des vues panoramiques et un environnement paisible propice Ă  la mĂ©ditation.
  • Futago-ji : le temple le plus important composĂ© de deux temples jumeaux, l’un dĂ©diĂ© Ă  la dĂ©esse Benzaiten et l’autre au Bouddha Vairocana. L’ensemble du site est entourĂ© d’une atmosphĂšre mystique et de magnifiques paysages naturels.

KOBE I HONSHĆȘ

KOBE, prĂ©fecture de Hyƍgo, Ăźle de HonshĆ«

Samedi 09.12.2023

Mes vols pour le Japon ont Ă©tĂ© annulĂ©s Ă  plusieurs reprises, mĂȘme la veille du dĂ©part ! J’aurais dĂ» arriver Ă  Kumamoto dans le but de faire le tour de l’Ăźle de KyĆ«shĆ« mais j’ai dĂ» accepter d’atterrir Ă  Osaka Kansai. Alors, j‘ai fait une halte improvisĂ©e Ă  Kobe Ă  l’hĂŽtel Kobe Luminous

avant de prendre le shinkansen pour Kyƫshƫ.

sinkansen
Trains à grande vitesse (dénommés bullet-train/train-balle en raison de sa forme effilée) exploités par la Japan Railways Group. Ils sont célÚbres pour leur ponctualité, leur efficacité et leur vitesse élevée (plus de 320 km/h). On continue de développer de nouvelles technologies pour augmenter la vitesse et améliorer les performances globales du réseau. En 2027, une nouvelle ligne linear Shinkansen sera dédiée au train le plus rapide du monde qui atteindra 603 km/h et circulera entre Tokyo et Nagoya, article Le monde.

Le soir, j’ai fait une promenade au Port de Kobe situĂ© sur la baie d’Osaka. La pleine lune, la mer, les jardins, les illuminations, les amoureux,
 ont embelli l’esplanade bĂ©tonnĂ©e.

L’architecture (la Tour, le MusĂ©e maritime
) et les grands espaces sont impressionnants, sans oublier Meriken qui tĂ©moigne des stigmates du grand tremblement de terre Hanshin-Awaji magnitude 7,2 Ă  l’Ă©chelle de Richter qui a eu lieu le 17 janvier 1995 et fait des milliers de victimes.

Le quartier de l’hĂŽtel est trĂšs chic, il a Ă©tĂ© difficile de trouver un restaurant sans rĂ©servation. Un passant m’a conseillĂ©e le dernier Ă©tage du grand magasin Daimaru qui compte plusieurs restaurants.

J’ai pris un dĂ©licieux Tofuzen chez Mamezo & CafĂ©.

Sur le tofu
de la poudre de piment…
feuilles rouges peu foncées

Bashƍ

tofu
C’est une excellente source de protĂ©ines vĂ©gĂ©tales fabriquĂ©e Ă  partir de lait de soja coagulĂ©. Dans la cuisine japonaise, on l’utilise dans des plats chauds ou froids, sucrĂ©s ou salĂ©s. Il peut ĂȘtre frit, bouilli, grillĂ©, ou ajoutĂ© Ă  des soupes, des sautĂ©s et des salades. En raison de sa texture neutre, il absorbe bien les saveurs des autres ingrĂ©dients avec lesquels il est cuisinĂ©.