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KYOTO I HONSHŪ

Kyoto, île de Honshū

Kyoto est la ville où le passé et le présent se confondent.extrait Aventure Japon de Robert Guillain

Mardi 25.12.2023

Quitté Kyushu pour Kyoto, en shinkansen, le trajet a duré environ 8 heures.

Je porte Kyoto dans mon cœur depuis mon premier voyage en 2012 car elle est le berceau de l’art et des traditions esthétiques, le centre spirituel et mystique.

Dès que j’ai la possibilité, j’y retourne car ici l’enchantement m’enveloppe à chaque pas, grâce à son élégance, sa simplicité et sa pointe d’ascétisme.

Austère, élégante, mais spectrale. On ne serait pas trop surpris au réveil de ne plus la retrouver.
Nicolas Bouvier

Cette fois-ci j’ai dormi à l’hôtel Via Inn Kyotoeki Hachigoguchi

Le soir, dîné dans le quartier, dans un petit izakaya familial Masu Masu Hanjo

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Mercredi 26.12.2023

Le matin, buffet japonais à l’hôtel. Ah quel émerveillement : la belle vaisselle et le thé d’Uji …j’étais bien à Kyoto.

Journée promenade improvisée et emplettes.

D’abord, la papeterie Kyukyudo qui existe depuis 1663 ! Quel raffinement, difficile de choisir ! Au Japon, la papeterie est souvent associée à des designs subtils et élégants. Des stylos, des carnets, des encreurs et des accessoires de bureau sont créés avec une attention particulière aux détails. Certaines marques japonaises sont renommées pour leur qualité, leur esthétique et leur artisanat.

papier et papeterie
La tradition du papier et de la papeterie occupe une place importante dans la culture japonaise, avec une longue histoire qui remonte à des siècles.

washi :  c’est un papier japonais traditionnel fabriqué à partir de fibres végétales, généralement du mûrier. Il est reconnu pour sa texture délicate, sa durabilité et son élégance. Il est utilisé dans de nombreux domaines, de l’art et de l’artisanat à la calligraphie.

shodo : la calligraphie est une forme d’art qui utilise souvent du papier de qualité supérieure.

origami : l’art du pliage du papier pour créer des formes diverses, est également une tradition populaire au Japon.

chiyogami est un papier décoratif japonais traditionnel imprimé avec de beaux motifs et yuzen est une technique de teinture utilisée pour créer des motifs colorés et complexes sur le tissu et le papier. Ces deux techniques sont souvent employées dans la fabrication de papeterie artistique et de cartes de vœux.

La cérémonie du thé japonaise chanoyu ou sado est une pratique culturelle qui valorise la simplicité, l’harmonie et l’appréciation esthétique. Les ustensiles de la cérémonie du thé, y compris les papiers utilisés pour la calligraphie et l’emballage des cadeaux, sont choisis avec soin pour refléter ces valeurs.

[su_quote]Nous aimons tant les matériaux fragiles, la terre, le bois, le papier, que je me demande si la conception japonaise de la vie ne repose pas sur l’idée de friabilité. [/su_quote]extrait Un automne à Kyoto de Corinne Atlan

A midi, mangé le meilleur onigiri de ma vie chez Gochisouyakimusubi onimaru

onigiri
C’ est une spécialité japonaise qui consiste en une boulette de riz généralement en forme de triangle ou de boule, souvent enveloppée dans une feuille d’algue séchée et salée nori. L’intérieur de l’onigiri peut être fourré avec différentes garnitures, telles que du poisson, des légumes marinés, des fruits de mer, ou même des ingrédients plus occidentaux comme du poulet ou des saucisses. Souvent consommées comme collation ou repas rapide ou un élément courant des bentos, les boîtes-repas japonaises.

Pour en savoir plus sur le riz et les sushis, je vous invite à lire mes articles :

2/2022 SUSHI  I   SYMBOLE DE L’IDENTITÉ NATIONALE
3/2022 LE RIZ  I  REPRÉSENTATION  SYMBOLIQUE ET CULTURELLE

Par la suite, courte exploration de la librairie Kyoto Tsutaya Books.

Puis direction Gion, où j’ai fait une halte par curiosité au café/boutique Agnès b dans une maisons traditionnelle machiya. A l’étage, une magnifique pièce avec tatami et des fenêtres shoji.

machiya
La façade avant de la machiya est souvent étroite, mais la maison peut s’étendre en profondeur. Cela est dû à la façon dont les taxes étaient historiquement calculées en fonction de la largeur de la façade. En raison de leur structure allongée, elles peuvent avoir des puits de lumière au centre pour apporter de la lumière naturelle à l’intérieur de la maison.

tatami : sont utilisés comme surface de sol dans les maisons japonaises traditionnelles, appelées washitsu, ainsi que dans certaines salles de thé et d’autres espaces traditionnels. Pour tout savoir, je vous invite à lire mon article 1/2022 TATAMI  I  SYMBOLE DE L’HABITAT NIPPON

shoji est un élément architectural traditionnel qui désigne des paravents ou des cloisons coulissantes. Utilisés aussi pour créer des fenêtres ou des parois de fenêtre. Le panneau en papier washi permet à la lumière de filtrer à travers, créant ainsi une ambiance douce et lumineuse tout en préservant l’intimité. Pour en savoir plus, je vous invite à lire mon article : 2/2021 Mon premier contact avec le Japon traditionnel

J’ai savouré un délicieux bordeaux sous le regard médusé d’une belle jeunesse (la seule à boire de l’alcool à midi !)

Par la suite, promenade dans le parc Maruyama que j’ai déjà visité lors de mon premier voyage en 2012. C’était la saison des cerisiers en fleurs hanami, je n’oublierai jamais l’ambiance joyeuse et le vieux cerisier pleureur, appelé shidarezakura.

De là, direction quartier Ponto-cho, un autre royaume des nuits voluptueuses avec Gion.Il était tôt, pas encore 17h, donc je n’ai croisé cette fois-ci aucune maiko ou geiko (nom de geisha à Kyoto).

maiko ou geiko (geisha)
une maiko est une apprentie geisha qui se distingue par son apparence plus voyante et son statut en formation, tandis qu’une geiko est une geisha (gei culture sha personne) pleinement qualifiée, plus expérimentée et dont l’aspect est généralement plus sobre. Les deux jouent un rôle important dans la préservation des traditions artistiques et culturelles japonaises. Pour en savoir plus, je vous invite à lire mes huit articles sur le kimono. Puis, voir la série de Kore-Eda Makanai pour comprendra la vie des maiko à Kyoto

Au petit matin
une femme retient un homme
avec grâce et délicatesse

Bashō

Je me suis laissée perdre dans les rues étroites, sinueuses, jalonnées de maisons traditionnelles, paisibles sans touristes, jusqu’à la disparition de la lumière du jour.

Il est des nuits du Japon inoubliable. S’éveiller au cœur de la nuit, à ces heures où le monde est suspendu entre deux néants, où l’aube même semble une chimère et entendre à travers les minces parois de boiset de papier qui séparent de la rue mais n’en isolent pas, un passant en geta !  ! Kara-koro, kara-koro, kara-koro, le son est musical, un chant qui s’annonce de très loin ; les maisons résonnent comme des caisses harmoniques, la rue devient un vibrant instrument. extrait Japon de Fosco Maraini

geta
Les geta sont un type de sandales portées avec un kimono ou d’autres vêtements traditionnels. Elles sont caractérisées par leur semelle en bois surélevée, souvent soutenue par deux blocs appelés ha sous la semelle. et sont maintenues aux pieds à l’aide d’une lanière en tissu appelée hanao.

Rentrée dans un café, Sfera Cafe DoNg Kyoto où j’ai découvert la bière artisanale de Kyoto, aux saveurs fruitées, exquise. Une déco minimaliste aux teintes chaudes et une découverte : le musicien Gak Sato.

En sortant du café, je suis passée devant un restaurant spécialisé en poisson fugu, une sorte de poisson-globe.

fugu
C’est un poisson japonais connu pour être délicieux, mais aussi pour être potentiellement mortel s’il est mal préparé. Malgré les risques, le fugu est considéré comme une délicatesse dans la cuisine japonaise. Les chefs de fugu doivent suivre une formation spéciale et obtenir une certification pour être autorisés à préparer ce poisson. Le foie, les ovaires et certaines parties de la peau du fugu contiennent une toxine appelée tétrodotoxine, qui peut être mortelle en cas d’ingestion. En raison de cette toxicité, la préparation du fugu est strictement réglementée au Japon.

Le fugu est préparé de différentes manières, notamment en sashimi (tranches fines de poisson cru), en soupe, ou encore en ragoût. Le fugu sashimi est particulièrement prisé pour sa texture délicate.
La saison du fugu au Japon est généralement en hiver, de novembre à mars. Pendant cette période, le fugu est le plus frais et donc considéré comme plus sûr à consommer.


Eh ! Je respire.
Pourtant hier j’ai mangé
de la soupe de poisson-globe

Bashō

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Jeudi 27.12.2023

Aussitôt réveillé, partie à la découverte du jardin botanique de l’Université de Kyoto, « Kyoto University Botanical Garden » Kyoto Daigaku Shokubutsuen.

Il a été créé en 1924 et appartient à l’Université de Kyoto. Il sert à la fois de lieu de recherche pour les étudiants et les chercheurs en botanique et de lieu de loisirs pour le grand public. Il abrite une vaste collection de plantes, y compris de nombreuses espèces indigènes du Japon, ainsi que des plantes provenant d’autres régions du monde. Les visiteurs peuvent explorer différentes sections, telles que des jardins de rocailles, des serres, et des zones spécifiques dédiées à des types de plantes particuliers.

Par chance, c’était le dernier jour de l’année pour visiter la serre !

A côté, il a le Garden of Fine Art construit par l’architecte Tadao Ando. Je l’ai visité en 2012.

J’ai voulu visiter aussi Shibori Museum mais il était fermé malheureusement, l’unique musée au monde sur la teinture.

Je vous invite à regarder les vidéos sur quelques techniques site web. C’est à la fois passionnant et impressionnant !

Déçue, j’ai pris la direction Kawaramachi Station pour me consoler chez Koé Donuts où les beignets sont élaborés sur place et sur la base de trois mots clés : biologique, d’origine naturelle et produit locaux.

On doit la conception du magasin à l’architecte Kengo Kuma. Le thème du décor est « un espace de paniers en bambou conduisant à l’intérieur ». Pas moins de 572 pièces en tressage hexagonal traditionnel, réalisées avec du bambou d’Arashiyama (Kyoto) ont été utilisées pour créer cet espace apaisant en forme de coupole. extrait Pen-magazine

C’est le titre de la boite
j’ai toujours aimé les créations de Kengo Kuma que je vous invite à découvrir ICI. Il accorde une grande importance au contexte local de ses projets. Que ce soit dans le choix des matériaux, l’orientation du bâtiment, ou la manière dont il s’intègre dans la communauté, ses créations cherchent à respecter et à célébrer l’identité du lieu. Ces éléments combinés font de lui un architecte qui explore la modernité tout en préservant et en célébrant les traditions, avec une attention particulière portée à l’harmonie entre l’architecture, la nature et la culture locale.

Par la suite, promenade improvisée avant le retour dans le quartier de la gare. Je tenais à boire un whisky de Kyoto au bar Sky Lounge Kuu dans la Tour de Kyoto. Aucun touriste ! Vue nocturne sur toute la ville, bonne musique, ambiance relaxante, que demander de plus ?!

Des montagnes ferment son noble rectangle sur quatre côtés. Des forêts traînent jusqu’à ses bords leur manteau de velours ver foncé. Elle repose sur deux torrents, dont les noms portent encore l’écho des anciennes parties de chasse impériales : la rivière Canards et la rivière des Faucons. Cette ville a fait alliance avec la nature. extrait Aventure Japon de Robert Guillain

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Vendredi 28.12.2023

Réveillée avec le désir de retourner à Daitoku-ji, le temple de la grande vertu appelé aussi « Mt.Ryuho-zan » Montagne du trésor du dragon, fondé au début du XIVe siècle, complexe de temples zen bouddhiques, sur les traces de mon cher Nicolas Bouvier (1929-1998) écrivain, photographe et voyageur suisse.

Daitoku-ji est l’un des principaux centres de l’école de pensée Rinzai du bouddhisme zen et se compose de plusieurs sous-temples, chacun ayant sa propre histoire et son propre caractère distinctif. Certains de ces sous-temples sont ouverts au public, offrant aux visiteurs l’occasion de découvrir l’architecture, les jardins zen et les œuvres d’art.

La pensée Rinzai
C’est une école du bouddhisme zen japonais, introduite par le moine chinois Linji Yixuan au IXe siècle. Elle met l’accent sur la méditation assise zazen et utilise des énigmes paradoxales appelées koans pour provoquer une compréhension intuitive. La transmission directe de l’esprit entre le maître et l’élève est un élément clé, tout comme l’importance du rôle du maître roshi. La pratique zen Rinzai cherche à réaliser l’éveil subit et encourage l’intégration de la pleine conscience dans la vie quotidienne.

J’ai trouvé ouvert que Daisen-in  l’académie des grands immortels qui a été fondé en 1509 par le moine zen Daishokokushi Kogaku Soko Zenji. mais on dit que c’est le moine Sōami qui dessina cet ensemble.

Autour d’un bâtiment, dont la construction commence donc en 1509, le peintre jardinier (et philosophe) développe quatre espaces illustrant chacun un thème : le fleuve impétueux de la vie qui commence, le passage d’une étape (qui symbolise une porte) conduisant à la tortue (emblème de la terre) remontant le courant, tandis qu’n « bateau d trésor » le descend ; puis une mère intérieure ; et enfin le grand océan : une veste étendue de calme et de sérénité qui scandent seulement deux petits monticules de graviers et un arbre, symbole de celui de l’éveil, sous lequel le Bouddha trouva la sagesse ; ce dernier jardin marque l’étape ultime et apaisées de la vie terrestre des individus. extrait Jardins japonais de Danielle Elisseeff[/su_quote]

C’est le titre de la boite
Sōami (1455-1525) était un moine, artiste et jardinier japonais associé au bouddhisme zen pendant l’époque de Muromachi. Il était réputé pour ses talents artistiques dans la peinture à l’encre et la calligraphie, contribuant au développement du style artistique de l’école Kanō. Il était également impliqué dans la conception de jardins secs conformes à l’esthétique zen et il a collaboré avec le maître de thé Sen no Rikyū (1522-1591) , influençant ainsi le développement de la cérémonie du thé au Japon.

Malheureusement, on en ressort frustrés car il est interdit de photographier la moindre parcelle. Avant de partir, j’ai échangé avec Soen Ozeki, le prêtre responsable du temple et auteur de nombreux écrits bouddhistes et j’ai bu un matcha préparé avec soin.

C’est à Daitoku-ji qu’on a perfectionné la cérémonie du thé chadō wabi-sabi et préserve une grande partie des chefs-d’œuvre de Kyoto.

La cérémonie du thé (appelée chanoyu, eau chaude pour le thé ou chadō la voie du thé) - une quête spirituelle qui trouve ses racines dans le bouddhisme zen - a inspiré une culture matérielle qui sous-tend l’esthétique traditionnelle japonaise. Ses origines sont associés à plusieurs temples secondaires du Daitoku-ji, temple zen Rinzai à Kyoto (qui demeure une force importante de la culture contemporaine du thé), et bon nombre des grandes salles de thé se trouvent  d'ailleurs dans des temples zen. C'est par les objets plutôt que par la théologie que cette culture, cette forme particulière de beauté, ce mode d'appréciation du monde naturel, cette forme rare d'élégance, cette sagesse par l'esthétique, est accessible aux étrangers. extrait Guide anachronique de Kyoto d'Allen S. Weiss.

Mais qu'est-ce que le wabi-sabi et mono no aware ?

Le wabi est un état d’esprit qui évoque les valeurs positives de la pauvreté esthétisée, et ses aspects connexes de tranquillité, de solitude, d’humilité, de frugalité, d’harmonie asymétrique, d’élégante rusticité ; sabi, littéralement « rouille », désigne l’usure et la patine par l’âge et par l’usage ; il exprime un sentiment de familiarité de continuité, d’histoire, d’antiquité, et une émotion de solitude et de tristesse (mono no aware, la mélancolie du temps qui passe et de la nature éphémère des choses, ou, dans la traduction du philosophe Michael Lazarin, le pathos extatique face à la brièveté de la beauté).extrait Guide anachronique de Kyoto d’Allen S. Weiss.

Nicolas Bouvier a habité au Japon, et plus précisément à Kyoto, où il a résidé au monastère Daitoku-ji dans les années 1950.

Japon : pays de toutes les nuances du bois, de la mousse, du thé amer et de ces grosses flûtes de bambou dans lesquelles on engouffre l’air par litres pour obtenir cette note basse et tremblante d’une mélancolie qui en dit long sur le pays. Dans ce temple du « nuage suspicieux », je rêve chaque nuit et, pour la première fois depuis des années, ces rêve semblent avoir un sens, bien que celui-ci m’échappe encore..extrait Le vide et le plein de Nicolas Bouvier[/su_quote]

Son séjour a profondément influencé son travail et sa vision du monde. Il a écrit sur son expérience japonaise dans Le vide et le plein (carnets du Japon), Le japon, Chronique japonaise. Il est admiré pour son humour et sa capacité à capturer la poésie et la philosophie profonde des lieux qu’il a visités, et son lien avec Daitoku-ji représente une partie importante de son parcours littéraire et spirituel.

Pour Nicolas Bouvier, la culture japonaise « est principalement formelle, esthétisante et abstraite (esthétique des sentiments, des attitudes,  de la présentation des aliments, etc.) comme si le refus bouddhiques du monde matériel était ici parvenu à ronger la matière elle-même et à n’en laisser que la chrysalide. »extrait Le vide et le plein de Nicolas Bouvier

Sorti de là, j’ai eu envie de retourner au Parc Impérial Kyoto Gyoen et son quartier, nostalgique de mon premier voyage au printemps 2012 pendant la saison des cerisiers en fleurs sakura.

Il s’agit d’un lieu historique qui était à l’époque Heian (794-1185) la résidence Kyoto Imperial Palace de la famille impériale japonaise. Le parc offre un espace paisible et verdoyant au milieu de l’effervescence de la ville. Il comprend des jardins, des étangs, des ponts et des bâtiments historiques. Il est caractérisé par des paysages naturels et des éléments architecturaux traditionnels.

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Samedi 29.12.2023

Je me suis rendue au Nishijin Textile Center mais il a été fermé en grande partie. J’ai eu la possibilité de voir juste une machine de tissage et un habillage de kimono.

Sur la route vers Kyoto Crafts Store pour acheter des souvenirs, je suis descendue à la dernière minute du bus attirée par la beauté d’un lieu. Il s’agit du confluent des rivières Kamo et Takano, vue du pont, proche de l’arrêt de métro Demachiyanagi.  Je viens d’apprendre dans le livre Guide anachronique de Kyoto d’Allen S. Weiss. que cet endroit « marque le début de l’espace sacré menant au sanctuaire de Shimogamopour attendre le lever de la pleine lune au dessus du mont Higashiyama.

Dimanche 30.12.2023

Dernière matinée à Kyoto avant de prendre le train pour Izumi-sano où j’ai dormi avant de prendre l’avion de retour lundi 31.12.2023

L’année va finir,
l’année va finir…
déjà, la fin de l’année

Bashō

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Mardi 01.01.2024

L’année a commencé avec une triste nouvelle. J’ai appris, une fois arrivée, qu’un séisme de magnitude 7,6 avec alerte à tsunami est survenu le 1ᵉʳ janvier sur la péninsule de Noto dont Wajima, région où j’ai été en 2019 lors de mon 6e périple.

Le tremblement de terre a mille façons de s'annoncer et d'exécuter sa dance. Il vous prend toujours au dépourvu. Parfois il avance presque imperceptiblement, comme une main légère qui bercerait le monde, et soudain il se déchaîne et fait des bonds sauvages. A d'autres moment, il débute par une secousse brutale et imprévue pour se calmer progressivement sans faire aucun dégât. [...] Le tremblement de terre de ce matin est de ces tremblements de terre antipathiques, dissimulés et narquois, qui font leur entrée en ondulant malicieusement, comme un coup de vent un peu plus violent que d'ordinaire, puis tout à coup se fâche te vous obligent à fur à moitié nus, dans le jardin. Enfin, à peine êtes-vous dehors, ils se calment, ravis de vous avoir joué un mauvais tour.
extrait Japon de Fosco Maraini

 

NICHINAN I KYUSHU

NICHINAN, préfecture de Miyazaki, île de Kyūshū

Vendredi 22.12.2023

Il était temps de me rendre sur le Pacifique, à Nichinan, une petite ville où se trouve un magnifique hôtel Nango Prince Hotel

Endroit paradisiaque où j’aurais aimé rester éternellement à contempler de ma chambre, comme dans un écran de cinéma, les variations de lumière et de couleurs de la mer et du ciel. Cela me mettait dans un état cotonneux, de rêverie. J’ai savouré chaque instant avec mes cinq sens.

Je laisse parler les photos et les vidéos…

>> VIDEO _ NICHINAN SUN HOTEL

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Samedi 23.12.2023

Après un petit-déjeuner buffet, je me suis rendue en taxi, bus et train à Udo Jingu un sanctuaire shintoïste.

La route longeait en grande partie la mer ensoleillée. Il était frustrant de ne pas pouvoir s’arrêter pour admirer les paysages marins, mieux vaut de louer une voiture.

Udo Jingu est situé dans une grotte naturelle sur une falaise donnant sur la mer. L’intérieur de celle-ci est considéré comme sacré et c’est un lieu de prière pour la fertilité, la protection des femmes enceintes et la prospérité des affaires. Son histoire remonte à plusieurs siècles. Il est dédié à Hoori-no-mikoto, un héros légendaire de la mythologie japonaise. Une pratique populaire est le rituel de lancer des petits œufs en argile qu’on achète à l’entrée du sanctuaire pour les jeter du haut de la falaise dans une petite crique en contrebas. On dit que cela apporte chance et prospérité.

shinto
C’est la religion indigène du Japon, littéralement « la voie des dieux » ou « la voie des esprits ».  Elle a évolué au fil des siècles en étroite relation avec la culture et l’histoire du pays. Elle a coexisté avec d’autres systèmes de croyances, notamment le bouddhisme, qui a été importé au Japon à partir de la Chine.

Polythéiste, elle met l’accent sur la vénération des kami, des entités spirituelles qui peuvent être associées à des éléments naturels tels que les montagnes, les rivières, les arbres, ainsi qu’à des ancêtres déifiés, des héros mythiques, et même des divinités abstraites comme la prospérité ou la guerre.

Les pratiques et croyances varient, mais elles incluent souvent des rituels de purification, des cérémonies saisonnières, des festivals matsuri, des visites aux sanctuaires jinja, et des actes de dévotion tels que l’offrande de prières et d’objets aux kami.

Le Shinto met l’accent sur la simplicité et la pureté. Les sanctuaires sont souvent construits en harmonie avec la nature, et les cérémonies incluent des gestes de purification.

Dans l’histoire du Japon, l’empereur est considéré comme descendant des kami, »[…] figure spirituelle, trait d’union entre le Ciel et la Terre, les kami et les hommes, constitue aussi le lien entre le temps fini de l’existence humaine et le temps cyclique infini des saisons. » extrait Un automne à Kyoto de Corinne Atlan

Bien que de nombreux Japonais pratiquent le shinto de manière informelle et participent aux festivals et aux rites traditionnels, ce n’est pas une religion monolithique avec une doctrine unifiée. Il est souvent vécu de manière syncrétique avec d’autres croyances, en particulier le bouddhisme, dans une approche connue sous le nom de Shinbutsu-shūgō.

Anecdotes du jour :

Descendue épuisée à cause des centaines d’escaliers, un homme est venu vers moi me proposant de me masser les lignes d’énergie des jambes et m’a offert un baume de massage ! Il était guérisseur ou chaman ? En tout cas, fort généreux. malgré mon scepticisme.

Le bus se rabat régulièrement pour laisser passer des voitures et éviter ainsi le ralentissement de la circulation !

Dimanche 24.12.2023

Le jour de mon anniversaire, repos total !

Le soir, dîner dans un izakaya traditionnel Manryou. J’ai pris de l’anguille, des sushis, du bœuf, du poulet, du poisson, soupe miso, légumes,…. le tout arrosé de sake qui m’a mise dans un état de bienheureuse incertitude.

sake
Boisson alcoolisée japonaise nihonshū fabriquée à partir de riz, d’eau, de levure et de koji un type de champignon. Le processus de fermentation du saké implique la conversion des amidons du riz en sucres, puis en alcool par l’action de la levure.

Il existe différentes catégories et styles de saké, chacun ayant ses propres caractéristiques de goût et de qualité. La classification peut inclure des distinctions telles que junmai saké pur, ginjo saké premium, daiginjo saké ultra premium, nigori saké non filtré, et d’autres.

Le goût peut varier considérablement en fonction du type de riz utilisé, du processus de brassage, de la qualité de l’eau et d’autres facteurs. Certains sont secs, d’autres sont doux, et certains ont des notes fruitées ou florales.

Le saké peut être servi chaud, à température ambiante ou froid, selon le type de saké et les préférences personnelles. Certains sakés de qualité supérieure sont souvent servis légèrement réfrigérés pour mieux mettre en valeur leurs saveurs subtiles.

Il joue un rôle important dans la culture japonaise et il est souvent associé à des célébrations et à des rituels. Il est consommé lors de diverses occasions festives, cérémonies traditionnelles et repas spéciaux. Le saké est généralement servi dans des petites tasses ochoko ou dans des verres spéciaux sakazuki ou dans des pichets spéciaux tokkuri.

Dans le Guide anachronique de Kyoto, Allen S. Weiss établit un parallèle entre les vins français et les saké.

Pour les vins, la séquence se fait généralement du moins complexe au plus complexe, du plus léger au plus corsé, du plus sec au plus fruité, du moins tannique au plus tannique et du moins alcoolisé au plus alcoolisé. Le saké, au contraire, sera choisi en fonction de contrastes : sec contre riche, floral contre levuré, froid contre chaud (il existes dix températures différentes auxquelles boire le saké, selon son caractère spécifique et selon l’occasion).

Après le dîner, pour me « purifier », j’ai pris un bain thermal extérieur onsen, face à la mer, sous la surveillance de la pleine lune tsuki

yuami : prendre un bain; cure thermale en source chaude I miogi : ablutions
yuami misogi : la saleté du corps était considérée comme une offense aux dieux kami.

Lune de moisson –
la mer bleu, ce soir,
au parfum de saké

Bashō

Pour citer Fosco Maraini, après un onsen, « on en sort rafraîchi, détendu, régénéré, en paix avec soi et avec le monde. »

KAGOSHIMA I KYUSHU

KAGOSHIMA, préfecture Kagoshima, Kyūshū

Mardi 19.12.2023

J’ai quitté Kumamoto le cœur léger pour Kagoshima.

Anecdote du jour : En attendant le train, j’ai remarqué des mécaniciens qui contrôlaient les roues d’un wagon… avec des gants d’un blanc immaculé, comme les chauffeurs des transports en commun et des taxi ! L’élégance poussée à l’extrême.

J’ai dormi les 2 premières nuits à lhôtel Sun Royal avec vue sur le majestueux volcan Sakurajima.

J’ai eu le plaisir de rencontrer Geoffroy, un Français installé de longue date, qui y travaillait.

Avant une éruption majeure en 1914, Sakurajima était une île distincte. Cependant, l’éruption a créé une connexion terrestre avec la péninsule d’Osumi, formant ainsi une presqu’île. C’est une destination fascinante pour ceux qui s’intéressent à la géologie, aux volcans, et à la nature. Cependant, en raison de son activité, il est important de suivre les conseils locaux et de respecter les zones de sécurité lors de la visite.

Le premier soir, dîner gargantuesque à l’hôtel à cause de la pluie. J’ai été déçue aussi de ne pas pouvoir aller au bar/restaurant au 13ème étage à cause d’un groupe de touristes taïwanais.

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Mercredi 20.12.2023

Le soleil était au rendez-vous, j’ai profité pour me rendre en ferry sur Sakurajima où j’ai visité quelques points importants comme les champs de lave.

Tout sens la mer
dans le voyage en bateau

Bashō

Anecdote du jour : Je suis tombée sur une source thermal onsen pour les pieds, en plein air, mais je n’avais pas de serviette. Effrontée, j’en ai emprunté à la seule personne présente. Même si j’ai fait une erreur de bienséance, j’ai été heureuse de profiter d’une quiétude et de moments uniques face à la mer au pied du volcan.

Avant de quitter l’île, j’ai acheté du shōchū de Kyushu dans une mini-épicerie.

shōchu
C’est une sorte de spiritueux, qui est traditionnellement distillé. Il est produit à partir d’une variété d’ingrédients de base, tels que l’orge, le blé, le riz, le sucre, la patate douce, ou encore le sarrasin. Sa méthode de production est différente de celle du sake qui est brassé plutôt que distillé.

Le bord de l’île est sauvage avec des vues magnifiques de points d’observations situés en altitude, autant sur le cratère que sur la baie et la ville de Kagoshima.

Au retour, je me suis arrêtée à l’Aquarium, lieu incontournable et fierté de la ville.

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Jeudi 21.12.2023

J’ai fuit Sun Hotel à cause des touristes. Au moment du check-out on me demande la 2e carte magnétique de la chambre, mais introuvable, j’ai dû l’oublier dans la poche de ma veste haori lorsque je me suis rendue au bain commun ofuro. J’ai dû payer 700 yens ! J’ai été outrée vu le prix de l’hôtel !

Ce jour là, j’ai visité le quartier Tenmonkan qui comporte des boutiques, des restaurants et plusieurs arcades couvertes typiques des villes du sud japonais. Puis, admiré deux maisons de samouraï situées à côté du musée Meiji. Elles offrent un petit aperçu de la vie et de l’architecture de l’époque des samouraïs. Il y a aussi la stèle du dernier samouraï Saigō Takamori.

samouraï
C’était un guerrier noble et un membre de la classe militaire au Japon, qui a prospéré entre les 12e et 19e siècles. Ils avaient un code d’honneur strict appelé le bushido, qui mettait l’accent sur la loyauté, la discipline, l’éthique martiale, et l’honneur personnel.

Les samouraïs ont émergé au cours de la période Heian (794-1185) au Japon. Ils étaient initialement des soldats de la noblesse qui se sont progressivement transformés en une classe sociale distincte.

Le bushido, souvent traduit par « la voie du guerrier », était un code d’honneur qui guidait la vie des samouraïs. Il mettait l’accent sur des valeurs telles que la loyauté, la sincérité, la droiture, l’honneur, le contrôle de soi, la courtoisie et la compassion.

Les samouraïs étaient généralement équipés de katanas longs sabres, de wakizashis sabres plus courts, d’armures en lamelles, et de casques. Ils étaient également formés à l’archerie et aux techniques de combat à mains nues.

Ils constituaient une classe sociale distincte au Japon, située en dessous de la noblesse mais au-dessus des agriculteurs et des marchands. Ils jouissaient de privilèges spéciaux et étaient souvent des serviteurs des seigneurs féodaux.

Avec l’avènement de la période Edo (1603-1868) et la consolidation du pouvoir par le shogunat Tokugawa, la fonction militaire des samouraïs diminua. L’ère de la restauration Meiji (1868-1912), a vu la fin officielle du système féodal et le démantèlement de la classe des samouraïs.

Bien que la classe des samouraïs ait disparu, leur image et leur code moral ont perduré dans la culture japonaise et internationale. Les récits, les films, les arts martiaux et les idéaux du bushido continuent d’influencer la perception du samouraï dans le monde moderne.

Le soir, j’ai dormi à Art Hotel Kagoshima bien plus agréable, moins cher et très belle chambre avec vue sur Sakurajima. En plus, il y a un onsen en plein air de 42°C, tellement agréable de s’y plonger la nuit et ce malgré le froid externe.

Le Pays du Soleil Levant :

LIEUX MANQUES :

Yakushima , île montagneuse située au sud-ouest de l’île de Kyushu, inscrite à l’UNESCO en 1993 en raison de sa riche biodiversité et de ses écosystèmes uniques. Elle abrite la forêt de Yakusugi, connue pour ses cèdres millénaires, ce qui en fait l’une des plus anciennes forêts du monde.

Okinawa : a une culture distincte qui a été influencée par son histoire en tant que royaume indépendant appelé le Royaume de Ryukyu avant son annexion par le Japon au XIXe siècle. La culture d’Okinawa se reflète dans la musique, la danse, l’artisanat et la cuisine.En plus du japonais standard, l’île a sa propre langue appelée le Uchinaaguchi. Okinawa est souvent citée pour sa population en bonne santé et sa longévité exceptionnelle, pour sa nature luxuriante, ses récifs coralliens, et ses zones de plongée. Le vol était onéreux 600 € A/R !

Amami Ōshima : tombée amoureuse de cette île située entre Kyushu et Okinawa dans le film de Naomi Kawase Still the water. J’en ai tant rêvé !

KUMAMOTO I KYUSHU

KUMAMOTO, préfecture de Kumamoto, île de Kyūshū

Samedi 16.12.2023

Kumamoto est riche en histoire, culture et attractions. La mascotte officielle de la ville est Kumamon くまモン, un ours noir avec des joues rouges et un large sourire.

J’ai dormi chez Mitsui Garden Hotel, mais aucune mascotte dans la chambre…

Anecdotes sur l’hôtel :

– si vous souhaitez faire le check-in plus tôt que 15h, il faut payer un supplément

– j’ai reçu une carte de la ville que j’ai oubliée dans le hall. A mon retour, lorsque j’ai demandé une autre carte, on a préféré chercher et me redonner celle égarée (elle a vite été remarquée et rangée dans un tiroir)

– le café est gratuit dans le hall d’entrée tous les jours, mais seulement après le check-in de 15h

– si vous empruntez un stylo à l’accueil, on vous demande le numéro de votre chambre et vous avez tout intérêt à le rendre si vous ne voulez pas perdre votre honneur…

Insolite ! Le ménage est fait par un robot et la poubelle a un couvercle électronique qui s’ouvre dès qu’on approche la main.

>> VIDEO _ ROBOT ASPIRATEUR

>> VIDEO _ POUBELLE

Je n’ai pas eu de coup de foudre pour cette ville, l’ambiance dans le quartier ne me convenait pas : bruyant, plus qu’Osaka ! Je ne me sentais pas… au Japon.

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Dimanche 17.12.2023

Je suis venue pour le Château de la ville, le plus impressionnants du pays. Construit au XVIIe siècle, il était célèbre pour ses murs imposants et ses tours bien préservées… Mais, un séisme majeur l’a frappé, le 14 et 16 avril 2016, les murs extérieurs et les tours principales, ont subi des dégâts structurels importants. Les travaux de restauration et de réparation ont été entrepris immédiatement après mais c’est toujours en cours.

J’ai visité aussi la résidence musée de Lafcadio Hearn « Musée Mémorial Lafcadio Hearn », dédiée à sa vie et à son œuvre, dans le quartier de Chuo-ku. Il a été le premier occidental naturalisé japonais, connu au Japon sous le nom de Koizumi Yakumo. Écrivain, journaliste et érudit britannique-américain du XIXe siècle, il s’est installé au Japon et épousé Koizumi Setsu originaire de Kumamoto,  ville où il a profondément exploré et documenté la culture japonaise à travers ses écrits. Il est célèbre surtout pour ses travaux sur les légendes, les contes de fantômes et la vie quotidienne au Japon.

Le musée abrite des objets personnels de Lafcadio Hearn, des manuscrits, des documents, et d’autres éléments liés à sa vie et à son travail. Il sert à promouvoir la compréhension de la culture japonaise, en particulier à travers les yeux de l’écrivain. Il offre aussi un aperçu de sa vie quotidienne à l’époque où il y vivait avec sa famille, de 1891 à 1894. La maison, de structure traditionnelle japonaise, est un exemple de l’architecture de l’époque Meiji et comporte un jardin.

Faire durer l’éphémère est le devoir du jardinier. Lafcadio Hearn écrivait : « L’appréciation de la périssabilité est le génie de la civilisation nippone. »

Elle anime
le jardin conçu avec goût,
l’averse d’hiver

Bashō

J’ai été bien accueillie, plusieurs personnes se sont empressées à me poser des questions et pourquoi je connaissais Lafcadio Hearn.

Le quartier proche de Kamitori Arcade est fort plaisant.

Encore une fois, à cause de la météo, j’ai raté des lieux que je voulais visiter.

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LIEUX MANQUES :

Suizenji Jojuen Garden, jardin japonais classique conçu pour représenter les 53 stations du Tokaido, l’une des principales routes de l’ère Edo.
Mont Aso, l’un des plus grands caldeiras au monde. On peut visiter le parc national pour voir le cratère, et même monter au sommet du mont Nakada que si les conditions le permettent.
Kurokawa Onsen, une station thermale réputée pour son atmosphère pittoresque et son ambiance traditionnelle.

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Lundi 18.12.2023

Coup de foudre pour un petit musée privé Shimada Museum of Art dédié à Miyamoto Musashi (1584-1645) et ouvert par Shimada Matomi (1886-1977), un passionné d’antiquités japonaises qui est décédé la même année que l’ouverture du musée.

Miyamoto Musashi était un samouraï japonais légendaire, escrimeur, philosophe et auteur du XVIIe siècle. Il est surtout connu pour sa maîtrise des arts martiaux et son approche stratégique du combat. Expert en kenjutsu (l’art du sabre japonais), il a développé son propre style appelé Niten Ichi-ryū, qui impliquait l’utilisation simultanée de deux sabres, une technique connue sous le nom de Niten Ichi (deux ciels comme un). Il a écrit plusieurs œuvres philosophiques, dont le célèbre Gorin no Sho Le Livre des Cinq Anneaux, qui explore ses idées sur la stratégie, la tactique et la philosophie de la vie. À la fin de sa vie, Musashi s’est retiré dans un ermitage pour se consacrer à la réflexion et à l’écriture jusqu’à sa mort.

Un écriteau indiquait ceci :

Nous devrions nous asseoir et voir les choses. Ce n’est pas seulement une façon de faire. Les belles antiquités japonaises telles que les peintures ou les outils sont censées être bien comprises en s’asseyant et en regardant attentivement. » Matomi Shimada, fondateur du musée d’art Shimada, l’a toujours dit. Aimeriez-vous apprécier ces antiquités comme l’a fait Shimada ? Alors prenez un moment et asseyez-vous avec nous pour les contempler ensemble.

Le jardin est sublime, il faut s’assoir dans le fauteuil pour le contempler puis y pénétrer pour s’imprégner de l’odeur de sa végétation et écouter les oiseaux. Avant de tout quitter, je me suis assise au soleil pour me revigorer avec un thé matcha proposé par le café de la boutique/galerie.

Moments de bonheur mémorables !

Le soir, j’ai dîné chez Hachigotei, un magnifique izakaya.

TAMANA I KYUSHU

TAMANA, préfecture Kumamoto, île de Kyūshū

Vendredi 15.12.2023

Anecdote du jour : A la gare de Fukuoka, j’ai remarqué un blouson sur une fille, je lui ai aussitôt demandé le magasin : Tigre Brocante à Dragon Brocante de Kumamoto où je me rendais justement après Tamana. Hélas, le modèle data d’il y a 2 ans…

Quitté Fukuoka avec un pincement au cœur. Fatiguée par les heures de marche, il me fallait absolument un hôtel avec chambre traditionnelle et bain thermal onsen pour reprendre des forces. J’ai décidée de descendre du shinkansen à Tamana, une petite ville, à l’hôtel Tsukasa Royal Hôtel.

Tout a été parfait et en plus, j’ai eu la chance de rencontrer Louis, un Français qui y travaille. Le séjour a été reposant et l’onsen inoubliable.

>> VIDEO 1 _ ONSEN

>> VIDEO 2 _ ONSEN

Anecdote du jour :

J’ai pris en cachette une photo du jardinier au travail. Aurait-il volé les outils à un chirurgien ?! Il prenait soin du pin avec des gestes lents et délicats.

Il faut l’avoir vu sur le terrain. Il connaît son jardin feuille par feuille. A pied ou grimpé sur sa haute échelle d’aluminium, armé de son sécateur et de ses autres outils, il soigne chaque branche, visite chaque rameau, surveille chaque tige. Il élague, redresse, corrige. Il plante et replante. Un jeune pin a les cheveux trop longs, il les peigne et les éclaircit, aussi coiffeur que jardinier. Le pin, après son passage, est tiré à quatre aiguilles.[…] Il se fait aussi infirmier : compatissant, il installe des béquilles sous les bras d’un vieux pin devenu boiteux. extrait Aventure Japon de Robert Guillain

Le téléphone est caché sous un tissus, comme s’il était un intrus dans ce décor des temps anciens.

FUKUOKA I KYUSHU

FUKUOKA, préfecture Fukuoka, île de Kyūshū

Anecdotes du jour :

Dans le train vers Fukuoka, j’ai dit au contrôleur que la clim était un peu froide. Il est parti puis revenu me dire qu’il a augmenté la température de 1°C.

A l’un des arrêts, tout le monde se lève mais personne ne descend ! Mon regard dérouté croise celui d’une fille devant moi. Elle me montre aussitôt que je dois tourner les fauteuils avec mon pied grâce à une pédale, car le train allait changer de sens. Parfaite invention pour les personnes qui ont la nausée en marche arrière ! J’ai déjà vu les nettoyeurs faire cela avant le départ du train. Pour voir le nettoyage d’un train en 7 minutes consultez la vidéo :

Fukuoka m’a accueillie avec un ciel lourd, couleur gris japonais. J’ai loué un appartement dans Résidence Hotel Hakata 20 dans la quartier Tenjin.

Murs et sols abîmés, ménage sommaire… j’ai été choquée ! Changé de chambre le dernier jour, plus petite et en meilleur état, mais… on a refusé de garder la valise, il fallait faire le check-out à 10h, laisser la valise dans une consigne à la station de métro et refaire le check-in à 15h !

Par contre, lit propre, vue spectaculaire, quartier joyeux et magnifique, ce qui a sauvé le séjour.

Le premier jour, en attendant le check-in de 15h, j’ai déjeuné près de l’hôtel au Cafe Bar Zen, un délicieux karē, curry japonais.

karē
différent du curry indien et très populaire au Japon, il a été introduit à la fin de l’ère Meiji (fin du XIXe siècle) par les Britanniques et les Indiens. Le curry japonais est devenu un plat très apprécié et a évolué pour s’adapter au goût japonais : plus doux et légèrement sucré.
Anecdote du jour :

Dans le café, il y avait trois drôles de types, la soixantaine, cheveux décolorés, antipathiques, aucune salutation ni à l’arrivée ni au départ. Un peu louches…

Le soir,  j’ai cherché un bar pour boire un whisky japonais et je suis tombée sur Jazz & Coffee JAB

Ce fut magique ! Un retour dans le passé, je dirais les années 50-60. Un Monsieur d’un certain âge, passionné de vinyle de jazz, et peut-être ancien musicien, tenait ce café où on donne des concerts de jazz.

Pas de whisky japonais, alors j’ai bu une bière japonaise Ebisu. Deux clients « joyeux » m’ont posé plein de questions avant de partir. Il restait ma voisine, une dame très élégante qui lisait avec passion. J’ai passé un moment inoubliable dans ce décor et ambiance caressante, bercée par le jazz.

En partant, le patron m’avait conduite à la porte, et ne m’a pas quittée des yeux jusqu’à ce que je disparaisse de sa vue. On appelle cette coutume : omiokuri.

omiokuri
Le terme « みおくり » miokuri signifie « accompagner quelqu’un jusqu’à son départ » ou « voir quelqu’un partir ». Cette expression peut être utilisée dans divers contextes, que ce soit pour accompagner quelqu’un à la gare, à l’aéroport, ou tout simplement pour le voir quitter un endroit. Elle est souvent associée à des sentiments de gentillesse, d’attention et de considération envers la personne qui part.

Il était temps de dîner, je suis rentrée chez Roddi
Quel spectacle la cuisson des viandes sur le gril ! Les gestes du jeune cuisinier démontraient sa passion et sa patience.

>> VIDEO 1 _ RODDI FUKUOKA

>> VIDEO 2 _ RODDI FUKUOKA

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Mercredi 13.12.2023

Le soleil m’a accompagnée toute la journée pour mes promenades. J’ai commencé par le temple shintō Kushida situé dans le quartier de Hakata. Fondé en 757, le sanctuaire est dédié à trois divinités, dont la principale est Amaterasu, la déesse du soleil. Le festival qui lui est associé, Hakata Gion Yamakasa, a lieu en juillet : des équipes locales portent des chars massifs appelés yamakasa à travers la ville lors d’une course appelée oiyama, où elles rivalisent pour terminer le parcours le plus rapidement possible.

Après, je me suis rendue au parc Ōhori et son lac, situé au cœur de la ville, qui offre un équilibre agréable entre la nature et la culture traditionnelle. Ouvert depuis 1929, il est réputé pour ses jardins, ses ponts, ses pagodes et ses zones de repos. J’ai profité de pic-niquer, puis de visiter le jardin du pavillon de thé Rakusuien qui malheureusement était fermé ce jour là. Ici, on a la possibilité d’expérimenter la cérémonie du thé dans un cadre paisible.

Au bord su lac, il y a aussi Art Museum.  A visiter !

Anecdote du jour :

J’ai vu un poisson agonisant dans un fossé avec peu d’eau. J’ai essayé de le sauver mais sans succès, avec le soutien d’un couple qui m’a aidée à remonter… En marchant, j’ai réalisé que plusieurs poissons étaient dans la même situation. Et voilà, l’arrivée d’une mini-camionnette avec le commando de « secours » équipé de seaux et d’épuisettes. Il n’y pas de sot métier ! Le sauvetage des poissons égarés du lac est leur mission quotidienne !

Par la suite, direction Fukuoka Tower, symbole emblématique de la ville, située à Momochihama, Sawara-ku. Conçue par l’architecte japonais Tachū Naitō en 1989, elle mesure 234 m de hauteur, une structure extérieure en treillis d’acier blanche et bleue. Son observatoire offre une vue panoramique impressionnante sur la ville et ses alentours. En bas de la tour, il y a le parc Momochi Seaside Park.

>> VIDEO _ FUKUOKA TOWER

De retour dans mon quartier Tenjin, j’ai fait une halte chez Acros Building, un complexe architectural conçu en 1995 par l’argentin Emilio Ambasz. Sa particularité est son « Mur Vert », une façade verdoyante sur toute la hauteur du bâtiment, créant un effet de jardin vertical composé de plus de 35 000 plantes de différentes espèces, ce qui non seulement crée une esthétique unique mais contribue également à la purification de l’air. Il comporte un complexe polyvalent avec des espaces de bureaux, des installations commerciales, des salles de conférence et des espaces d’exposition.

J’y ai découvert la boutique Saza qui propose des thés et des accessoires pour les préparer. Incontournable !

J’ai acheté du thé vert de la région de Yame yamecha aux notes végétales délicates. Ses feuilles sont souvent cultivées à l’ombre pendant une courte période avant la récolte, ce qui contribue à une saveur moins amère et les techniques de production sont traditionnelles et artisanales. Acheté aussi du chocolat au matcha. Le matcha a une saveur riche et umami, avec des notes végétales et une légère amertume. Sa qualité peut varier, allant du matcha de qualité cérémoniale utilisé lors des cérémonies du thé qui célèbre la préparation et la dégustation de manière rituelle., au matcha de qualité culinaire employé dans la cuisine et les boissons.

matcha
Il est traditionnellement produit à partir de feuilles de thé de la variété Camellia sinensis, spécialement cultivées pour cette utilisation. Environ 20 à 30 jours avant la récolte, les plantes de thé sont ombragées à l’aide de nattes ou d’écrans pour augmenter la teneur en chlorophylle et en acides aminés dans les feuilles. Les feuilles de thé les plus tendres sont récoltées à la main car elles ont une saveur plus douce et une texture plus fine, puis immédiatement cuites à la vapeur pour arrêter la fermentation. Cette étape est cruciale pour préserver la couleur verte vibrante et la saveur caractéristique du matcha. Après, les feuilles sont séchées à l’air ou mécaniquement par air chaud. Une fois séchées, les feuilles sont moulues en une fine poudre à l’aide de meules en pierre jusqu’à obtenir une texture ultra fine. On comprend mieux le prix élevé du matcha.
umami
5ème sens gustatif, avec les sucré, salé, amer, et acide. Les plats les plus typiquement umami sont la soupe miso et toutes les préparations faites avec le fond de bouillon dashi.

À la R E C h E R C h E du goût u m a m i — u m a m i et C O N d I m E N T S f E R m E N T É S — entourés de mers de tous bords, les Japonais utilisent l’algue kombu depuis les temps anciens pour confectionner le dashi, un bouillon traditionnel servant de base pour de nombreux plats japonais. Les Japonais connaissaient par expérience depuis très longtemps l’existence d’un agent de sapidité dans le kombu. Un autre ingrédient du bouillon dashi, si important dans la cuisine japonaise, est le katsuobushi, ou bonite séchée, connu comme étant l’aliment fermenté le plus dur et solide du monde. Le katsuobushi est de la chair de bonite, qui est bouillie, fumée et séchée, puis fermentée et séchée de nouveau au soleil. notamment sous l’influence du bouddhisme, les Japonais préfèrent depuis longtemps le poisson à la viande dans leur alimentation courante, et cette culture alimentaire a favorisé le développe- ment d’un goût umami exquis et délicat à base de produits marins ou de champignons shiitake séchés. au Japon, où il fait chaud et humide, les produits alimentaires fermentés et les condiments, qui produisent des substances umami telles que l’acide glutamique, ont été développés en utilisant l’effet des microbes. Le code de Taiho, promulgué en 701, fait déjà mention de la fabrication du kokubisho, un produit fermenté composé de céréale et de sel. Il est considéré que c’est l’ancêtre du miso et de la sauce de soja, des condiments fermentés japonais typiques, produits à partir du soja et du blé. extrait Nipponica n°8/2012

Le soir, j’ai demandé conseil dans un café où déguster la spécialité de la région, le Tonkotsu Ramen, et on m’a dirigée vers un lieu populaire Ikkoushou. La soupe se caractérise par sa base de bouillon riche et épaisse, élaborée en faisant cuire à feu vif des os de porc (généralement du pied de porc) pendant une longue période. Cette méthode de cuisson donne au bouillon une saveur profonde, souvent accompagnée de morceaux de porc fondants. Elle état bien riche, impossible de finir le bouillon.

Anecdote du jour :

Dans les restaurants, on met à votre disposition des sacs en tissu ou de boîtes pour mettre vos affaires… et éviter le plus possible les odeurs de cuisine.

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Jeudi 14.12.2023

Comme j’adore les chats j’ai exploré l’île des chats Ainoshima « Cat Heaven Island ». Débarquée du ferry avec le soleil mais la pluie est arrivée sans crier gare et les chats se sont enfuis ! Seuls, les plus courageux ont eu la gentillesse de m’accueillir. Outre les chats, Ainoshima offre un environnement naturel paisible. L’île dispose de sentiers de randonnée, de plages et elle est entourée par de belles eaux marines.

Anecdote du jour :

Les habitants de l’île sont distants. Une dame a même refusé que je photographie son jardin composé juste d’un pin et d’un arbre aux fruits rouges. Je garde en mémoire ces deux magnifiques arbres qui formaient « un couple ». Pourquoi j’ai demandé l’autorisation !? J’aurais pu voler…. au moins une image.

Une fois revenue à Fukuoka, j’ai cherché désespérément le bar à whiskys japonais Hearts Fields

Un garçon m’a accompagnée, tellement c’était difficile de le trouver car l’accès est discret, il faut descendre dans un sous-sol, via des escaliers extérieurs.

François Simon (critique gastronomique, journaliste TV et écrivain voyageur) décrit tellement bien l’aventure pour trouver un bar sur son compte Instagram. Je l’adore depuis toujours !

Du whisky à gogo (attention toutefois au prix des purs maltes), ambiance cosy « british » et du bon jazz. Le propriétaire du bar Yuji, adorable, très communicatif, on a échangé sur les whiskys et nos chanteuses de jazz préférées. Mon jeune voisin par contre n’a pas osé me parler avant d’avoir bu quelques verres : les langues se délient avec les breuvages…

>> VIDEO _ HEARTS FIELDS

J’avais du mal à quitter le lieu, jusqu’à l’arrivée de quatre individus qui ne m’inspiraient pas confiance… Yuki m’avait conseillée de dîner chez Shokujiya Yayuyo, une cuisine locale exquise, composée de plusieurs petits plats.

BEPPU I KYUSHU

BEPPU, préfecture d’Oita, île de Kyūshū

La ville de Beppu déborde d’onsen ressemblant ainsi à une cocotte-minute en constante ébullition. Elle est peu charmante et encore moins sous la pluie mais son histoire est passionnante :

onsen
sources d’eaux chaudes géothermales naturelles qui font partie intégrante de la culture japonaise depuis des siècles. Appréciées à la fois pour leurs bienfaits médicinaux et pour l’expérience sociale qu’ils offrent. Il est important de connaître les règles spécifiques avant de s’y rendre. Dans certains onsen, on interdit les tatouages car traditionnellement, ils sont associés à la criminalité et aux membres des yakuza. En raison des connotations négatives, de nombreux onsen interdisent l’accès aux personnes tatouées afin de maintenir une atmosphère détendue et sûre pour tous les clients. Il suffit de voir des films de Kitano avec des scènes de règlements de comptes pour comprendre…

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Dimanche 10.12.2023

J’ai dormi à l’hôtel Daiiti près de la gare. Sur le chemin vers la mer, je suis tombée sur la brasserie Beppu Brewerie qui propose plusieurs bières artisanales locales exquises. Le lieu est très chaleureux.

Peu de gens en bord de mer, belle promenade nocturne.

Pour le dîner, je suis rentrée au hasard dans un izakaya typique dénommée Nonta, pas de site web.

izakaya
bar/restaurant populaire fréquenté pour socialiser entre amis, collègues ou en famille.
Anecdote du jour :

Un chien golden habillé comme son maître, en costume de jogging ! Ah, je n’ai pas osé le photographier !

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Lundi 11.12.2023

J’ai pris le petit déjeuner à l’hôtel, un petit buffet japonais exquis.

Malgré la pluie, je me suis rendue en bus aux Enfers de Beppu Jigoku Meguri qui se compose de plusieurs sites géothermiques, chacun avec des caractéristiques distinctes comme des bassins de boue bouillonnante, des sources d’eau colorées et des émanations de vapeur impressionnantes aux températures extrêmement élevées.

Cœur
blanchi par la pluie
carcasse battue par les vents !
Bashō

Certes, une attraction touristique mais à faire car unique au Japon. Fort heureusement, il y a eu peu de touristes ce qui m’a permis de prendre quelques photos.

La particularité du quartier Kannawa, tout aussi touristique, réside dans les sources chaudes et bains de boue, fumeroles et geysers, rues pavées et architecture traditionnelle, artisanat local et musées.

Le soir, j’ai dîné dans une autre Izakaya dénommée Kiipon, pas de site web.

Anecdote du jour :

Au réveil, j’ai demandé une couverture car j’ai eu trop chaud avec la couette et la climatisation m’est insupportable. On m’a aussitôt proposée une chambre double pour le même prix. Preuve que le client est Roi au Japon !

A mon grand regret, la ville dégoulinante de pluie et la brume arrimée au sommet des montagnes ont raccourci mon séjour. Je me suis enfouie à Fukuoka au bout de 2 jours.

Immense vague vert sombre
la forêt ondule
sous le brouillard matinal

LIEUX MANQUES :

Mont Tsurumi altitude d’environ 1 375 mètres, le plus élevé de la préfecture d’Ōita, offre une vue panoramique spectaculaire, par temps clair, sur la ville de Beppu, la mer et d’autres montagnes environnantes. On peut s’y rendre en télécabine si on n’est pas randonneur.

Péninsule Kunasaki et ses temples :

  • Temples Rokugo Manzan : six temples bouddhistes datant de l’époque Heian (794 – 1185) situés dans des zones montagneuses offrant des vues panoramiques et un environnement paisible propice à la méditation.
  • Futago-ji : le temple le plus important composé de deux temples jumeaux, l’un dédié à la déesse Benzaiten et l’autre au Bouddha Vairocana. L’ensemble du site est entouré d’une atmosphère mystique et de magnifiques paysages naturels.

KOBE I HONSHŪ

KOBE, préfecture de Hyōgo, île de Honshū

Samedi 09.12.2023

Mes vols pour le Japon ont été annulés à plusieurs reprises, même la veille du départ ! J’aurais dû arriver à Kumamoto dans le but de faire le tour de l’île de Kyūshū mais j’ai dû accepter d’atterrir à Osaka Kansai. Alors, j‘ai fait une halte improvisée à Kobe à l’hôtel Kobe Luminous

avant de prendre le shinkansen pour Kyūshū.

sinkansen
Trains à grande vitesse (dénommés bullet-train/train-balle en raison de sa forme effilée) exploités par la Japan Railways Group. Ils sont célèbres pour leur ponctualité, leur efficacité et leur vitesse élevée (plus de 320 km/h). On continue de développer de nouvelles technologies pour augmenter la vitesse et améliorer les performances globales du réseau. En 2027, une nouvelle ligne linear Shinkansen sera dédiée au train le plus rapide du monde qui atteindra 603 km/h et circulera entre Tokyo et Nagoya, article Le monde.

Le soir, j’ai fait une promenade au Port de Kobe situé sur la baie d’Osaka. La pleine lune, la mer, les jardins, les illuminations, les amoureux,… ont embelli l’esplanade bétonnée.

L’architecture (la Tour, le Musée maritime…) et les grands espaces sont impressionnants, sans oublier Meriken qui témoigne des stigmates du grand tremblement de terre Hanshin-Awaji magnitude 7,2 à l’échelle de Richter qui a eu lieu le 17 janvier 1995 et fait des milliers de victimes.

Le quartier de l’hôtel est très chic, il a été difficile de trouver un restaurant sans réservation. Un passant m’a conseillée le dernier étage du grand magasin Daimaru qui compte plusieurs restaurants.

J’ai pris un délicieux Tofuzen chez Mamezo & Café.

Sur le tofu
de la poudre de piment…
feuilles rouges peu foncées

Bashō

tofu
C’est une excellente source de protéines végétales fabriquée à partir de lait de soja coagulé. Dans la cuisine japonaise, on l’utilise dans des plats chauds ou froids, sucrés ou salés. Il peut être frit, bouilli, grillé, ou ajouté à des soupes, des sautés et des salades. En raison de sa texture neutre, il absorbe bien les saveurs des autres ingrédients avec lesquels il est cuisiné.