Kyoto, île de Honshū
Kyoto est la ville où le passé et le présent se confondent.extrait Aventure Japon de Robert Guillain
Mardi 25.12.2023
Quitté Kyushu pour Kyoto, en shinkansen, le trajet a duré environ 8 heures.
Je porte Kyoto dans mon cœur depuis mon premier voyage en 2012 car elle est le berceau de l’art et des traditions esthétiques, le centre spirituel et mystique.
Dès que j’ai la possibilité, j’y retourne car ici l’enchantement m’enveloppe à chaque pas, grâce à son élégance, sa simplicité et sa pointe d’ascétisme.
Austère, élégante, mais spectrale. On ne serait pas trop surpris au réveil de ne plus la retrouver.
Nicolas Bouvier
Cette fois-ci j’ai dormi à l’hôtel Via Inn Kyotoeki Hachigoguchi
Le soir, dîné dans le quartier, dans un petit izakaya familial Masu Masu Hanjo
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Mercredi 26.12.2023
Le matin, buffet japonais à l’hôtel. Ah quel émerveillement : la belle vaisselle et le thé d’Uji …j’étais bien à Kyoto.
Journée promenade improvisée et emplettes.
D’abord, la papeterie Kyukyudo qui existe depuis 1663 ! Quel raffinement, difficile de choisir ! Au Japon, la papeterie est souvent associée à des designs subtils et élégants. Des stylos, des carnets, des encreurs et des accessoires de bureau sont créés avec une attention particulière aux détails. Certaines marques japonaises sont renommées pour leur qualité, leur esthétique et leur artisanat.
papier et papeterie
La tradition du papier et de la papeterie occupe une place importante dans la culture japonaise, avec une longue histoire qui remonte à des siècles.
washi : c’est un papier japonais traditionnel fabriqué à partir de fibres végétales, généralement du mûrier. Il est reconnu pour sa texture délicate, sa durabilité et son élégance. Il est utilisé dans de nombreux domaines, de l’art et de l’artisanat à la calligraphie.
shodo : la calligraphie est une forme d’art qui utilise souvent du papier de qualité supérieure.
origami : l’art du pliage du papier pour créer des formes diverses, est également une tradition populaire au Japon.
chiyogami est un papier décoratif japonais traditionnel imprimé avec de beaux motifs et yuzen est une technique de teinture utilisée pour créer des motifs colorés et complexes sur le tissu et le papier. Ces deux techniques sont souvent employées dans la fabrication de papeterie artistique et de cartes de vœux.
La cérémonie du thé japonaise chanoyu ou sado est une pratique culturelle qui valorise la simplicité, l’harmonie et l’appréciation esthétique. Les ustensiles de la cérémonie du thé, y compris les papiers utilisés pour la calligraphie et l’emballage des cadeaux, sont choisis avec soin pour refléter ces valeurs.
[su_quote]Nous aimons tant les matériaux fragiles, la terre, le bois, le papier, que je me demande si la conception japonaise de la vie ne repose pas sur l’idée de friabilité. [/su_quote]extrait Un automne à Kyoto de Corinne Atlan
A midi, mangé le meilleur onigiri de ma vie chez Gochisouyakimusubi onimaru
onigiri
C’ est une spécialité japonaise qui consiste en une boulette de riz généralement en forme de triangle ou de boule, souvent enveloppée dans une feuille d’algue séchée et salée
nori. L’intérieur de l’
onigiri peut être fourré avec différentes garnitures, telles que du poisson, des légumes marinés, des fruits de mer, ou même des ingrédients plus occidentaux comme du poulet ou des saucisses. Souvent consommées comme collation ou repas rapide ou un élément courant des
bentos, les boîtes-repas japonaises.
Pour en savoir plus sur le riz et les sushis, je vous invite à lire mes articles :
2/2022 SUSHI I SYMBOLE DE L’IDENTITÉ NATIONALE
3/2022 LE RIZ I REPRÉSENTATION SYMBOLIQUE ET CULTURELLE
Par la suite, courte exploration de la librairie Kyoto Tsutaya Books.
Puis direction Gion, où j’ai fait une halte par curiosité au café/boutique Agnès b dans une maisons traditionnelle machiya. A l’étage, une magnifique pièce avec tatami et des fenêtres shoji.
machiya
La façade avant de la
machiya est souvent étroite, mais la maison peut s’étendre en profondeur. Cela est dû à la façon dont les taxes étaient historiquement calculées en fonction de la largeur de la façade. En raison de leur structure allongée, elles peuvent avoir des puits de lumière au centre pour apporter de la lumière naturelle à l’intérieur de la maison.
tatami : sont utilisés comme surface de sol dans les maisons japonaises traditionnelles, appelées washitsu, ainsi que dans certaines salles de thé et d’autres espaces traditionnels. Pour tout savoir, je vous invite à lire mon article 1/2022 TATAMI I SYMBOLE DE L’HABITAT NIPPON
shoji est un élément architectural traditionnel qui désigne des paravents ou des cloisons coulissantes. Utilisés aussi pour créer des fenêtres ou des parois de fenêtre. Le panneau en papier washi permet à la lumière de filtrer à travers, créant ainsi une ambiance douce et lumineuse tout en préservant l’intimité. Pour en savoir plus, je vous invite à lire mon article : 2/2021 Mon premier contact avec le Japon traditionnel
J’ai savouré un délicieux bordeaux sous le regard médusé d’une belle jeunesse (la seule à boire de l’alcool à midi !)
Par la suite, promenade dans le parc Maruyama que j’ai déjà visité lors de mon premier voyage en 2012. C’était la saison des cerisiers en fleurs hanami, je n’oublierai jamais l’ambiance joyeuse et le vieux cerisier pleureur, appelé shidarezakura.
De là, direction quartier Ponto-cho, un autre royaume des nuits voluptueuses avec Gion.Il était tôt, pas encore 17h, donc je n’ai croisé cette fois-ci aucune maiko ou geiko (nom de geisha à Kyoto).
maiko ou geiko (geisha)
une
maiko est une apprentie
geisha qui se distingue par son apparence plus voyante et son statut en formation, tandis qu’une
geiko est une geisha (
gei culture sha personne) pleinement qualifiée, plus expérimentée et dont l’aspect est généralement plus sobre. Les deux jouent un rôle important dans la préservation des traditions artistiques et culturelles japonaises. Pour en savoir plus, je vous invite à lire
mes huit articles sur le kimono. Puis, voir la série de Kore-Eda Makanai pour comprendra la vie des
maiko à Kyoto
Au petit matin
une femme retient un homme
avec grâce et délicatesse
Bashō
Je me suis laissée perdre dans les rues étroites, sinueuses, jalonnées de maisons traditionnelles, paisibles sans touristes, jusqu’à la disparition de la lumière du jour.
Il est des nuits du Japon inoubliable. S’éveiller au cœur de la nuit, à ces heures où le monde est suspendu entre deux néants, où l’aube même semble une chimère et entendre à travers les minces parois de boiset de papier qui séparent de la rue mais n’en isolent pas, un passant en geta ! ! Kara-koro, kara-koro, kara-koro, le son est musical, un chant qui s’annonce de très loin ; les maisons résonnent comme des caisses harmoniques, la rue devient un vibrant instrument. extrait Japon de Fosco Maraini
geta
Les geta sont un type de sandales portées avec un kimono ou d’autres vêtements traditionnels. Elles sont caractérisées par leur semelle en bois surélevée, souvent soutenue par deux blocs appelés ha sous la semelle. et sont maintenues aux pieds à l’aide d’une lanière en tissu appelée hanao.
Rentrée dans un café, Sfera Cafe DoNg Kyoto où j’ai découvert la bière artisanale de Kyoto, aux saveurs fruitées, exquise. Une déco minimaliste aux teintes chaudes et une découverte : le musicien Gak Sato.
En sortant du café, je suis passée devant un restaurant spécialisé en poisson fugu, une sorte de poisson-globe.
fugu
C’est un poisson japonais connu pour être délicieux, mais aussi pour être potentiellement mortel s’il est mal préparé. Malgré les risques, le fugu est considéré comme une délicatesse dans la cuisine japonaise. Les chefs de fugu doivent suivre une formation spéciale et obtenir une certification pour être autorisés à préparer ce poisson. Le foie, les ovaires et certaines parties de la peau du fugu contiennent une toxine appelée tétrodotoxine, qui peut être mortelle en cas d’ingestion. En raison de cette toxicité, la préparation du fugu est strictement réglementée au Japon.
Le fugu est préparé de différentes manières, notamment en sashimi (tranches fines de poisson cru), en soupe, ou encore en ragoût. Le fugu sashimi est particulièrement prisé pour sa texture délicate.
La saison du fugu au Japon est généralement en hiver, de novembre à mars. Pendant cette période, le fugu est le plus frais et donc considéré comme plus sûr à consommer.
Eh ! Je respire.
Pourtant hier j’ai mangé
de la soupe de poisson-globe
Bashō
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Jeudi 27.12.2023
Aussitôt réveillé, partie à la découverte du jardin botanique de l’Université de Kyoto, « Kyoto University Botanical Garden » Kyoto Daigaku Shokubutsuen.
Il a été créé en 1924 et appartient à l’Université de Kyoto. Il sert à la fois de lieu de recherche pour les étudiants et les chercheurs en botanique et de lieu de loisirs pour le grand public. Il abrite une vaste collection de plantes, y compris de nombreuses espèces indigènes du Japon, ainsi que des plantes provenant d’autres régions du monde. Les visiteurs peuvent explorer différentes sections, telles que des jardins de rocailles, des serres, et des zones spécifiques dédiées à des types de plantes particuliers.
Par chance, c’était le dernier jour de l’année pour visiter la serre !
A côté, il a le Garden of Fine Art construit par l’architecte Tadao Ando. Je l’ai visité en 2012.
J’ai voulu visiter aussi Shibori Museum mais il était fermé malheureusement, l’unique musée au monde sur la teinture.
Je vous invite à regarder les vidéos sur quelques techniques site web. C’est à la fois passionnant et impressionnant !
Déçue, j’ai pris la direction Kawaramachi Station pour me consoler chez Koé Donuts où les beignets sont élaborés sur place et sur la base de trois mots clés : biologique, d’origine naturelle et produit locaux.
On doit la conception du magasin à l’architecte Kengo Kuma.
Le thème du décor est « un espace de paniers en bambou conduisant à l’intérieur ». Pas moins de 572 pièces en tressage hexagonal traditionnel, réalisées avec du bambou d’Arashiyama (Kyoto) ont été utilisées pour créer cet espace apaisant en forme de coupole. extrait Pen-magazine
C’est le titre de la boite
j’ai toujours aimé les créations de Kengo Kuma que je vous invite à découvrir
ICI. Il accorde une grande importance au contexte local de ses projets. Que ce soit dans le choix des matériaux, l’orientation du bâtiment, ou la manière dont il s’intègre dans la communauté, ses créations cherchent à respecter et à célébrer l’identité du lieu. Ces éléments combinés font de lui un architecte qui explore la modernité tout en préservant et en célébrant les traditions, avec une attention particulière portée à l’harmonie entre l’architecture, la nature et la culture locale.
Par la suite, promenade improvisée avant le retour dans le quartier de la gare. Je tenais à boire un whisky de Kyoto au bar Sky Lounge Kuu dans la Tour de Kyoto. Aucun touriste ! Vue nocturne sur toute la ville, bonne musique, ambiance relaxante, que demander de plus ?!
Des montagnes ferment son noble rectangle sur quatre côtés. Des forêts traînent jusqu’à ses bords leur manteau de velours ver foncé. Elle repose sur deux torrents, dont les noms portent encore l’écho des anciennes parties de chasse impériales : la rivière Canards et la rivière des Faucons. Cette ville a fait alliance avec la nature. extrait Aventure Japon de Robert Guillain
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Vendredi 28.12.2023
Réveillée avec le désir de retourner à Daitoku-ji, le temple de la grande vertu appelé aussi « Mt.Ryuho-zan » Montagne du trésor du dragon, fondé au début du XIVe siècle, complexe de temples zen bouddhiques, sur les traces de mon cher Nicolas Bouvier (1929-1998) écrivain, photographe et voyageur suisse.
Daitoku-ji est l’un des principaux centres de l’école de pensée Rinzai du bouddhisme zen et se compose de plusieurs sous-temples, chacun ayant sa propre histoire et son propre caractère distinctif. Certains de ces sous-temples sont ouverts au public, offrant aux visiteurs l’occasion de découvrir l’architecture, les jardins zen et les œuvres d’art.
La pensée Rinzai
C’est une école du bouddhisme zen japonais, introduite par le moine chinois Linji Yixuan au IXe siècle. Elle met l’accent sur la méditation assise zazen et utilise des énigmes paradoxales appelées koans pour provoquer une compréhension intuitive. La transmission directe de l’esprit entre le maître et l’élève est un élément clé, tout comme l’importance du rôle du maître roshi. La pratique zen Rinzai cherche à réaliser l’éveil subit et encourage l’intégration de la pleine conscience dans la vie quotidienne.
J’ai trouvé ouvert que Daisen-in l’académie des grands immortels qui a été fondé en 1509 par le moine zen Daishokokushi Kogaku Soko Zenji. mais on dit que c’est le moine Sōami qui dessina cet ensemble.
Autour d’un bâtiment, dont la construction commence donc en 1509, le peintre jardinier (et philosophe) développe quatre espaces illustrant chacun un thème : le fleuve impétueux de la vie qui commence, le passage d’une étape (qui symbolise une porte) conduisant à la tortue (emblème de la terre) remontant le courant, tandis qu’n « bateau d trésor » le descend ; puis une mère intérieure ; et enfin le grand océan : une veste étendue de calme et de sérénité qui scandent seulement deux petits monticules de graviers et un arbre, symbole de celui de l’éveil, sous lequel le Bouddha trouva la sagesse ; ce dernier jardin marque l’étape ultime et apaisées de la vie terrestre des individus.
extrait Jardins japonais de Danielle Elisseeff[/su_quote]
C’est le titre de la boite
Sōami (1455-1525) était un moine, artiste et jardinier japonais associé au bouddhisme zen pendant l’époque de Muromachi. Il était réputé pour ses talents artistiques dans la peinture à l’encre et la calligraphie, contribuant au développement du style artistique de l’école Kanō. Il était également impliqué dans la conception de jardins secs conformes à l’esthétique zen et il a collaboré avec le maître de thé Sen no Rikyū (1522-1591) , influençant ainsi le développement de la cérémonie du thé au Japon.
Malheureusement, on en ressort frustrés car il est interdit de photographier la moindre parcelle. Avant de partir, j’ai échangé avec Soen Ozeki, le prêtre responsable du temple et auteur de nombreux écrits bouddhistes et j’ai bu un matcha préparé avec soin.
C’est à Daitoku-ji qu’on a perfectionné la cérémonie du thé chadō wabi-sabi et préserve une grande partie des chefs-d’œuvre de Kyoto.
La cérémonie du thé (appelée chanoyu, eau chaude pour le thé ou chadō la voie du thé) - une quête spirituelle qui trouve ses racines dans le bouddhisme zen - a inspiré une culture matérielle qui sous-tend l’esthétique traditionnelle japonaise. Ses origines sont associés à plusieurs temples secondaires du Daitoku-ji, temple zen Rinzai à Kyoto (qui demeure une force importante de la culture contemporaine du thé), et bon nombre des grandes salles de thé se trouvent d'ailleurs dans des temples zen. C'est par les objets plutôt que par la théologie que cette culture, cette forme particulière de beauté, ce mode d'appréciation du monde naturel, cette forme rare d'élégance, cette sagesse par l'esthétique, est accessible aux étrangers. extrait Guide anachronique de Kyoto d'Allen S. Weiss.
Mais qu'est-ce que le wabi-sabi et mono no aware ?
Le wabi est un état d’esprit qui évoque les valeurs positives de la pauvreté esthétisée, et ses aspects connexes de tranquillité, de solitude, d’humilité, de frugalité, d’harmonie asymétrique, d’élégante rusticité ; sabi, littéralement « rouille », désigne l’usure et la patine par l’âge et par l’usage ; il exprime un sentiment de familiarité de continuité, d’histoire, d’antiquité, et une émotion de solitude et de tristesse (mono no aware, la mélancolie du temps qui passe et de la nature éphémère des choses, ou, dans la traduction du philosophe Michael Lazarin, le pathos extatique face à la brièveté de la beauté).extrait Guide anachronique de Kyoto d’Allen S. Weiss.
Nicolas Bouvier a habité au Japon, et plus précisément à Kyoto, où il a résidé au monastère Daitoku-ji dans les années 1950.
Japon : pays de toutes les nuances du bois, de la mousse, du thé amer et de ces grosses flûtes de bambou dans lesquelles on engouffre l’air par litres pour obtenir cette note basse et tremblante d’une mélancolie qui en dit long sur le pays. Dans ce temple du « nuage suspicieux », je rêve chaque nuit et, pour la première fois depuis des années, ces rêve semblent avoir un sens, bien que celui-ci m’échappe encore..extrait Le vide et le plein de Nicolas Bouvier[/su_quote]
Son séjour a profondément influencé son travail et sa vision du monde. Il a écrit sur son expérience japonaise dans Le vide et le plein (carnets du Japon), Le japon, Chronique japonaise. Il est admiré pour son humour et sa capacité à capturer la poésie et la philosophie profonde des lieux qu’il a visités, et son lien avec Daitoku-ji représente une partie importante de son parcours littéraire et spirituel.
Pour Nicolas Bouvier, la culture japonaise « est principalement formelle, esthétisante et abstraite (esthétique des sentiments, des attitudes, de la présentation des aliments, etc.) comme si le refus bouddhiques du monde matériel était ici parvenu à ronger la matière elle-même et à n’en laisser que la chrysalide. »extrait Le vide et le plein de Nicolas Bouvier
Sorti de là, j’ai eu envie de retourner au Parc Impérial Kyoto Gyoen et son quartier, nostalgique de mon premier voyage au printemps 2012 pendant la saison des cerisiers en fleurs sakura.
Il s’agit d’un lieu historique qui était à l’époque Heian (794-1185) la résidence Kyoto Imperial Palace de la famille impériale japonaise. Le parc offre un espace paisible et verdoyant au milieu de l’effervescence de la ville. Il comprend des jardins, des étangs, des ponts et des bâtiments historiques. Il est caractérisé par des paysages naturels et des éléments architecturaux traditionnels.
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Samedi 29.12.2023
Je me suis rendue au Nishijin Textile Center mais il a été fermé en grande partie. J’ai eu la possibilité de voir juste une machine de tissage et un habillage de kimono.
Sur la route vers Kyoto Crafts Store pour acheter des souvenirs, je suis descendue à la dernière minute du bus attirée par la beauté d’un lieu. Il s’agit du confluent des rivières Kamo et Takano, vue du pont, proche de l’arrêt de métro Demachiyanagi. Je viens d’apprendre dans le livre Guide anachronique de Kyoto d’Allen S. Weiss. que cet endroit « marque le début de l’espace sacré menant au sanctuaire de Shimogamo – pour attendre le lever de la pleine lune au dessus du mont Higashiyama.
Dimanche 30.12.2023
Dernière matinée à Kyoto avant de prendre le train pour Izumi-sano où j’ai dormi avant de prendre l’avion de retour lundi 31.12.2023
L’année va finir,
l’année va finir…
déjà, la fin de l’année
Bashō
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Mardi 01.01.2024
L’année a commencé avec une triste nouvelle. J’ai appris, une fois arrivée, qu’un séisme de magnitude 7,6 avec alerte à tsunami est survenu le 1ᵉʳ janvier sur la péninsule de Noto dont Wajima, région où j’ai été en 2019 lors de mon 6e périple.
Le tremblement de terre a mille façons de s'annoncer et d'exécuter sa dance. Il vous prend toujours au dépourvu. Parfois il avance presque imperceptiblement, comme une main légère qui bercerait le monde, et soudain il se déchaîne et fait des bonds sauvages. A d'autres moment, il débute par une secousse brutale et imprévue pour se calmer progressivement sans faire aucun dégât. [...] Le tremblement de terre de ce matin est de ces tremblements de terre antipathiques, dissimulés et narquois, qui font leur entrée en ondulant malicieusement, comme un coup de vent un peu plus violent que d'ordinaire, puis tout à coup se fâche te vous obligent à fur à moitié nus, dans le jardin. Enfin, à peine êtes-vous dehors, ils se calment, ravis de vous avoir joué un mauvais tour.
extrait Japon de Fosco Maraini