Accueil » 7/2022

7/2022

NETSUKE & SAGEMONO  I  ACCESSOIRES DU KIMONO

°°°

© Rijksmuseum & Europeana

Le kimono, contrairement au vêtement occidental yôfuku, n’est pas doté de poches. Par ailleurs, le port du sac a été emprunté à la mode occidentale qu’à l’ère Meiji (1868-1912) lorsque le Japon s’ouvrit au monde après plus de deux siècles d’isolement (Sakoku 1633-1854).

Mais avant cela, comment les femmes transportaient donc leurs effets personnels ?

© Bouddha Museum, Netsuke Geisha par Hoyuki

Au début, elles glissaient les objets dans les manches du kimono et sous la ceinture obi  puis, à l’époque Muromachi (1336-1573), des accessoires ingénieux et sublimes virent le jour : le nestuske et les sagemono.

NETSUKE

Netsuke est un minuscule  objet utilitaire (entre 3 et 8 cm) indispensable au kimono qui retient dans l’obi, avec l’aide d’un bouton coulissant ojime, le cordonnet qui attachent les sagemono « choses qui pendent » (découvrez Kyoto Seishu Netsuke Art Museum !).

Les netsuke, quant à eux, étaient de véritables chefs d’œuvre de sculpture miniature, d’os, de bois précieux, de pierre ou de laque, qui représentaient des sujets divers traités le plus souvent avec humour : des dieux et des déesses de la mythologie japonaise, des personnages célèbres ou encore des animaux, avec une préférence pour ceux du signe du zodiaque. Exécuté le plus souvent sur commande, chaque netsuke était une pièce unique. extrait Kimono d’art et de désir, Aude Fieschi, Editions Picquier

© Rijksmuseum & Europeana
© Rijksmuseum & Europeana
© Plazzart
© Ivory and art

Le port du netsuke s’est répandu à l’époque Edo. Plus de 3000 artistes ont été répertoriés ! Leurs créations matérialisaient l’imaginaire des Japonais et exigeaient un sens raffiné de la beauté et une technique artisanale d’une grande méticulosité.

L’aspect le plus frappant des arts nombreux de la période d’Edo est l’intérêt méticuleux avec lequel les Japonais scrutèrent tous les aspects de la nature à la recherche des sujets. Il semble qu’aucun objet, animé ou inanimé, n’ait été trop banal pour devenir le thème d’un minuscule chef d’œuvre. Le goût inné et les normes élevées des artisans pendant ces siècles n’ont jamais été égalés dans aucun autre pays. extrait L’art dans le monde – Japon, Peter C Swann, Edition Albin Michel

© Bristol Museum, Kikugawa school (1840-1860)
© Beaussant Lefèvre

Depuis Meiji, les netsuke et les estampes sont très prisés par les collectionneurs occidentaux qui savent reconnaître leur valeur artistique.

Les katabori-netsuke sont les plus recherchés car ce sont souvent des magnifiques œuvres d’art miniature, représentant soit des masques (de Nô ou de Gigaku) ; des animaux, des personnages de légende, parfois des végétaux, des fleurs, ou des fruits, des poissons et crustacés par exemple. L’imagination des sculpteurs de netsuke (qui étaient parfois aussi des des peintres ou des graveurs sur métal) ne connut pas de bornes. extrait Le Japon, Dictionnaire et civilisation, Louis Frédéric

© Kyoto Seishu Netsuke Art Museum

SAGEMONO

Les sagemono impressionnent par leurs décorations d’un raffinement extrême. Preuves en images !

les bourses kinchaku littéralement « attaché à la ceinture »

© Fine Japanese Kinchaku Purse With Kagamibuta Netsuke, 1900